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Le collectif des avocats de la défense, du colonel Ibrahima Sory Camara dit Kalonzo ont sollicité la mise en liberté de leur client en attendant la suite du procès du massacre au stade de 28 septembre 2009. Aussitôt, le ministère public, comme les autres parties au procès, a rejeté cette demande en rappelant que les avocats du colonel devraient plutôt lui signifier de la reconnaissance.
La demande a été formulée par maître Salifou Béavogui, l’un des avocats du prévenu. Pour lui, après la déposition du lieutenant-colonel Sory Condé qui s’est rétracté sur sa déclaration selon laquelle, le colonel Ibrahima Sory Camara dit Kalonzo était avec lui au Stade du 28 septembre le jour du massacre, il ne sert en rien de maintenir ce dernier en prison. « Il s’engage à se présenter à toutes les audiences jusqu’à la fin du procès », s’est engagé Me Salifou Béavogui.
Mais le parquet a tout de suite balayé d’un revers de main les arguments de l’avocat. Ensuite, il a évoqué plusieurs raisons qui ont fondé la décision du tribunal.
« Monsieur le président, cette demande qui est faite sur la base de l’article 244 du Code procédure pénale ne pourrait, pour le moment, prospérée. Et pour des raisons simples : la première, le témoin qui vient de quitter la barre avait été assez formel devant les magistrats instructeurs. Il a dit avec fermeté, le 28 septembre 2009, colonel Kalonzo était son chef d’équipe. Aujourd’hui, il s’est ravisé et vous avez demandé à ce que cette variation soit notée dans le plumitif. Pour le moment aucune appréciation n’a été faite. Est-ce qu’il faut tenir compte des ses déclarations antérieures ou celles d’aujourd’hui ? Cela n’a pas été fait pour le moment. La deuxième raison, à la date du 16 novembre 2022, notre parquet a adressé un courrier au commandant du peloton mobile numéro 3 (PM3) de Matam. On n’a pas pu faire des vérifications nécessaires pour savoir si effectivement à la date du 28 septembre 2009, Kalonzo était [détenu] dans les locaux du PM3. La troisième est que les colonels Thiegboro et Blaise Goumou n’ont pas été formels par rapport à la présence du colonel Kalonzo dans les locaux du PM3 au moment des faits. Quand vous lisez leurs déclarations, vous comprendrez qu’il n’y a aucune fermeté là. La quatrième est que depuis le début de cette procédure, il n’y a eu aucun autre témoignage qui puisse attester qu’à cette date Kalonzo était au PM3. Personne n’est venu devant votre tribunal ou devant les magistrats instructeurs.
Aussi, monsieur le Président, Ibrahima Camara alias Kalonzo est un officier supérieur, au moment des faits, il était en fonction au niveau de l’Anti-drogue. C’est-à-dire que c’est un donneur d’ordre et nous sommes tous convaincus ici dans cette salle qu’au niveau de ce service qui était dirigé par colonel Thiegboro, il y a eu des exactions, il y a eu des séquestrations, des tortures. Des victimes ont défilé à cette barre. Et Kalonzo était de ce service là. Vouloir le libérer alors que nous ne sommes pas convaincus des faits qui lui sont reprochés, ce sera une fuite en avant. Nous devons laisser le soin au tribunal de procéder à toutes les vérifications nécessaires », explique le substitut du procureur.
Et il ajoute : « Je pense que les avocats devraient plutôt remercier le ministère public parce qu’il y a quelques semaines, Kalonzo a été opéré. Il souffrait de la cataracte. Nous avons pris toutes les dispositions monsieur le Président, il a été conduit au sein d’une clinique et opéré. Ce qui fait qu’il jouit allègrement de la vision aujourd’hui. C’est pour toutes ces raisons que le ministère public s’oppose avec énergie à cette demande de mise en liberté. »
Lire aussi: Procès du 28 septembre : lieutenant-colonel Sory Condé se rétracte à propos de Kalonzo
La partie civile à son tour marque un niet catégorique. Me Alseny Aissata Diallo souligne que l’une des personnes citées par l’accusé comme étant témoin de sa détention au moment des faits, le colonel Bah Oury, a déclaré être hors du pays au moment des faits, pour des raisons de santé. Me Hamidou Barry, un autre avocat de la partie civile, indique qu’en raison de la sécurité des victimes et la mémoire de celles qui ont perdu la vie au Stade du 28 septembre ainsi que la gravité des faits, il y a lieu de rejeter la demande. « Nous nous opposons fermement à toute liberté », a précisé Me Hamidou Barry.
Après avoir consulté ses assesseurs, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a décidé de rejeter la demande de mise en liberté et renvoyé l’audience au 18 décembre 2023, pour la suite des débats.
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