Procès du 28 septembre 2009 : la défense de Moussa Dadis Camara s’attaque à un témoin clé

il y a 5 mois 108
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

La défense du capitaine Moussa Dadis Camara a entamé sa plaidoirie ce 10 juin 2024 dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009. Me Almamy Samory Traoré, l’un des avocats de la défense, a ouvert le bal avec une attaque virulente contre le témoin Youssouf Touré, surnommé Joli, qui avait précédemment témoigné à charge contre son client.

Dans sa plaidoirie, Me Samory Traoré n’a pas mâché ses mots, accusant Joli Touré de diffamation, de dénonciation calomnieuse et d’injures publiques. « Le boulot de ce monsieur, c’est la diffamation, la dénonciation calomnieuse et les injures publiques. Voici son boulot. Je parle des faits précis et on ne pourra pas me démontrer le contraire », a-t-il déclaré d’emblée.

Le conseil de Dadis a rappelé que Joli avait témoigné avec une haine manifeste envers Moussa Dadis Camara, en violation de son serment de témoin. « Monsieur le président, cet individu est venu à cette audience pour exprimer sa haine qu’il a gardée pendant longtemps contre le président Dadis. Ce, au mépris de son serment, en violation systématique des dispositions de l’alinéa 2 de l’article 424 du Code de procédure pénale », a-t-il poursuivi. Selon cet article, les témoins doivent prêter serment de parler sans haine et sans crainte, en disant toute la vérité.

L’avocat a également souligné que Touré avait été condamné pour diffamation et injures publiques par voie de presse, une décision contre laquelle il n’a pas fait appel, la rendant définitive. « Monsieur le président, le fait que cette décision soit définitive, cela veut dire qu’il est menteur. Mais quelqu’un qui a été condamné pour n’avoir pas dit la vérité, qu’est-ce qu’il va dire comme vrai devant une juridiction criminelle comme la vôtre ? » a-t-il interrogé.

En outre, Me Samory Traoré a critiqué le fait que Youssouf Touré ait pu suivre les débats avant sa déposition, ce qui est contraire aux règles de procédure. Il a insinué que Touré avait été instrumentalisé pour nuire à l’image et à l’honorabilité de Dadis Camara. « Un témoin ne doit pas suivre les débats avant sa déposition. Mais ce procès-là est publié partout. Les gens colportent des choses là-bas et on prend des individus faits spécialement pour ça pour venir détruire l’image et l’honorabilité des gens », a-t-il affirmé.

Me Almamy Samory a conclu en exprimant sa détermination à poursuivre Touré pour ses accusations « infondées » contre ses confrères, soulignant que le Barreau était déjà saisi du contentieux. « L’instruction est en cours. On va lui coller un bon procès. Je serai content d’être ce jour-là de la partie civile pour rétablir et restaurer l’honneur de nos confrères », a-t-il conclu.

Lire l'article en entier