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Depuis près de 30 ans, l’opinion publique se demande où le président Lansana Conté s’était retranché en 1996, lorsque l’imposant Palais des Nations était bombardé par les mutins alors qu’il s’y trouvait.
Serge Daniel, journaliste à Radio France Internationale (RFI) et à l’Agence France-Presse (AFP), lève le voile sur ce secret en évoquant l’un des plus beaux moments de sa carrière professionnelle, qui a profondément marqué sa vie.
Ce journaliste émérite, ancien correspondant de RFI dans plusieurs pays d’Afrique, notamment en Guinée, au Mali, en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire, pendant plus de trois décennies, s’est exprimé sur les ondes de BIP Radio à Cotonou.
Dans cette courte vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, le journaliste, qui a commencé sa carrière de correspondant de RFI en Guinée en 1991, est revenu sur ce qu’il a qualifié comme le plus beau moment de sa vie professionnelle.
« Le meilleur souvenir, c’est en Guinée. Nous sommes en 1996. Il y a une tentative de coup d’État. Le président Lansana Conté, comme il s’appelait à l’époque, était retranché à l’intérieur du palais présidentiel, dans une sorte de conteneur. Ça tirait partout à Conakry, partout. J’étais un jeune journaliste fougueux. Je tombe sur les mutins, ils me demandent ce que je cherche. Je dis que je veux interviewer le président. Ils me disent : “Partez, partez” », a-t-il raconté.
Serge Daniel de poursuivre : « Je rentre, je vois le président sous un arbre. Il me dit : “Qu’est-ce que tu veux là ?” Vous connaissez la voix de Lansana Conté. Je lui réponds : “Président, je suis venu vous interviewer.” Il me dit : “Il faut ouvrir ton micro.” À l’époque, on avait des cassettes de 14 ou 15 kilos. Aujourd’hui, avec 500 grammes, vous avez un appareil enregistreur. Mais mon enregistreur ne marchait pas. Je me dis : “Ouf, qu’est-ce que je fais ?” Le président me dit : “J’ai un numéro de téléphone ici.” Je prends alors le numéro de téléphone du président, j’appelle Paris et je le donne. Christophe Boisbouvier interroge le président. C’était heureux, c’était quelque chose de très beau. Le président parlait devant moi, mais l’entretien était enregistré à Paris. À un moment, Christophe Boisbouvier lui demande : “Où êtes-vous, monsieur le président ?” Il répond : “Je ne vais pas vous dire où je suis”, alors que moi, je le voyais. Ça, c’était un beau moment de la vie », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, ce journaliste de Radio France Internationale, considéré comme l’un des plus expérimentés des correspondants en Afrique, a évoqué un souvenir douloureux qui s’est déroulé pendant la rébellion en Sierra Leone et qui l’a marqué à vie.
« La tristesse, je vais vous dire. Depuis la Guinée, je couvrais parfois la Sierra Leone, parce que c’est un pays frontalier. Un jour, dans la deuxième ville de la Sierra Leone, la ville de Bo, c’était la guerre. En allant de Freetown à Bo, qu’est-ce que je vois ? Un minibus arrêté avec des civils à l’intérieur. Des rebelles ont mis de l’essence sur le minibus et y ont mis le feu. Ça, je ne l’oublierai jamais. Ça m’a bouleversé », a-t-il confié.
Mamadou Yaya Barry
L’article Près de 30 ans après la mutinerie de 1996, Serge Daniel révèle : “Lansana Conté était retranché dans une sorte de conteneur” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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il y a 2 heures
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