Port autonome de Conakry : la direction déploie un plan d’urgence pour désengorger et fluidifier les opérations portuaires

il y a 4 heures 39
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Face à la crise constatée ces derniers jours au Port autonome de Conakry, la Direction générale dudit Port, en coordination avec Conakry Terminal, Alport Conakry, la Douane nationale et l’Association guinéenne des consignataires maritimes (AGUICOM), a élaboré un plan d’urgence pour rétablir la fluidité du trafic et renforcer la compétitivité du port. Ce plan prévoit notamment : l’extension et la réhabilitation des quais pour accroître la capacité d’accueil des navires ; la création d’espaces temporaires de stockage pour les conteneurs pleins et vides ; l’acquisition et la mise en service de nouvelles grues portuaires et d’un troisième portique à conteneurs, pour accélérer les opérations de déchargement ; la construction et la réhabilitation d’entrepôts de grande capacité (près de 80 000 tonnes) pour mieux gérer les marchandises ; la fixation de cadences minimales pour le déchargement des produits essentiels (clinker, blé, riz) ; et à moyen terme, la construction de nouveaux quais et le doublement de la capacité du terminal à conteneurs d’ici deux ans, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Réunis à la Direction générale du Port à Kaloum ce mercredi, 29 octobre 2025, les acteurs de la communauté portuaire ont tenu à rassurer sur leur mobilisation totale pour exécuter ces mesures et rétablir rapidement la fluidité portuaire, essentielle pour faire face à la croissance de l’économie nationale et redonner au Port Autonome de Conakry sa première place dans la sous-région. Mamadou Biro Diallo, Directeur général du Port autonome de Conakry, assure que la saison pluvieuse a été une des causes du retard de l’approvisionnement de certaines marchandises comme le riz, le sucre, le blé, etc.

Mamadou Biro Diallo, Directeur Général du Port Autonome de Conakry

« Il faut reconnaître que l’avènement du CNRD a permis le développement d’importantes infrastructures dans notre pays. Aujourd’hui, il est plus facile de rallier l’intérieur du pays, ce qui a élargi le réseau de ravitaillement au-delà de Conakry. Cela a entraîné une hausse d’environ 30 % de nos cadences et de la demande au port. Cependant, pour nos ports, cette situation s’accompagne d’une forte pression. Il y a aussi d’autres facteurs, notamment les conditions climatiques. Par exemple, pendant la saison des pluies, il est difficile de décharger certaines marchandises. Pour le conventionnel, dès qu’il pleut, nous ne pouvons pas manipuler des produits comme le riz, le sucre, la farine, le blé ou le clinker. Une simple averse suffit à interrompre toutes les opérations, un détail que beaucoup ignorent. Cette contrainte nous a beaucoup pénalisés durant la saison pluvieuse, car nous n’avons pas pu maintenir la même efficacité ni le même rythme de déchargement que les années précédentes. Vous vous souvenez que le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, avait instauré le travail en continu (H24). Grâce à cette mesure et aux efforts du Port autonome de Conakry, nous avons été classés premier port d’Afrique de l’Ouest pendant trois années consécutives, ce qui était une véritable fierté nationale. Malheureusement, cette année, nous avons perdu cette première place. Beaucoup se sont interrogés sur les raisons, mais cela s’explique principalement par la baisse de nos cadences : le port n’a pas pu répondre aussi rapidement qu’auparavant aux défis qui se sont présentés à lui », a-t-il dit.

Poursuivant, Mamadou Biro Diallo, Directeur général du Port autonome de Conakry, annonce un plan d’urgence pour rétablir la fluidité. Et selon lui, le travail est déjà entamé pour placer le Port au premier rang dans la Sous-région. 

« Sous l’impulsion du président de la République et du ministère des Transports, nous avons engagé un plan d’urgence avec la communauté portuaire pour rétablir la fluidité : extension des quais, création d’espaces temporaires de stockage de conteneurs et amélioration de la gestion des conteneurs vides. Nous reconnaissons avoir été surpris par la rapidité du développement économique national, qui a quadruplé nos prévisions. Les études sont déjà lancées pour la construction de nouveaux ports, car celui de Conakry atteindra bientôt ses limites. Nous présentons nos excuses au peuple de Guinée pour ce recul passager. La même équipe qui a hissé le port de Conakry au premier rang africain travaille à le ramener à ce niveau. Nous appelons à la compréhension, à la collaboration et au soutien de tous pour relever ce défi et poursuivre ensemble le développement de notre pays », a-t-il lancé.

Emmanuel Masson, Directeur général de Conakry Terminal, détaille les mesures techniques mises en œuvre pour accélérer les opérations et fluidifier la logistique.

Emmanuel Masson, Directeur général de Conakry Terminal

« Pour faire face à la congestion, nous avons pris plusieurs mesures. D’abord, l’ajout d’un troisième portique a permis d’augmenter de 50 % la capacité du quai à conteneurs. Ensuite, une nouvelle grue est entrée en service en octobre pour accélérer le déchargement. Nous avons aussi ouvert un dépôt de conteneurs vides à Kidal afin de fluidifier la restitution et la rotation des camions. Sous la coordination du port autonome, nous avons réorganisé les priorités d’accostage en privilégiant les conteneurs pleins. Un site temporaire à Camayenne a également été ouvert pour stocker les vides. Ces mesures portent leurs fruits : six navires ont accosté en six jours, contre trois ou quatre auparavant. Sur le long terme, nous avons lancé un programme d’investissement pour doubler la capacité du terminal à conteneurs d’ici deux ans et rendre à Conakry sa place de premier port d’Afrique de l’Ouest », a-t-il indiqué.

Ousmane Savané, Directeur général adjoint d’Alport Conakry, explique la hausse de la demande et les efforts pour accroître la capacité du terminal conventionnel. 

Ousmane Savané, Directeur Général Adjoint d’Alport Conakry

« La Guinée est aujourd’hui la deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest. Au terminal conventionnel, la demande d’accostage a augmenté de 35 %. Pour y répondre, nous avons réhabilité et construit des entrepôts de près de 80 000 tonnes de capacité afin de fluidifier la logistique. Nous avons fixé des cadences minimales : 15 000 tonnes par jour pour le clinker, 5 000 pour le blé et 3 000 pour le riz. En cas de rupture logistique, Alport peut mobiliser ses propres camions pour le transport vers les magasins. D’ici fin novembre, nous allons libérer un quai occupé par le dépôt flottant pour accroître la capacité du port. Par ailleurs, un nouveau quai de 500 mètres est en construction, ce qui permettra de doubler la capacité du port en deux ans et de mettre fin à la congestion », a dit Ousmane Savané. 

Maël Atayi, représentant de l’AGUICOM, souligne la croissance rapide du trafic maritime et réaffirme l’engagement du secteur privé aux côtés du port.

Maël Atayi, représentant de l’AGUICOM

« L’Aguicom regroupe les principaux consignataires opérant dans l’importation de biens essentiels. Avec 80 % des marchandises mondiales transportées en conteneurs, nous collaborons étroitement avec le port autonome pour fluidifier les importations. La Guinée affiche la plus forte croissance économique de la sous-région, avec des prévisions de 10 % du PIB entre 2026 et 2029. En trois ans, le trafic conteneur a augmenté de 160 000 à 235 000 EVP, soit près de 50 % de croissance. Nous restons pleinement engagés aux côtés du port autonome pour accompagner cette dynamique économique et soutenir la croissance guinéenne », a dit Maël Atayi.

Ismael Diallo pour Guineematin.com 

Tél : 624 69 33 33

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