Octobre rose: 2 personnes meurent d’un cancer du sein par jour en Guinée

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Le mois d’octobre de chaque année est consacré à la sensibilisation et au dépistage du cancer du sein. Une campagne qui mobilise des milliers de personnes à travers le monde pour la lutte contre le deuxième cancer le plus meurtrier chez la femme.

En Guinée, le cancer du sein est le troisième cancer le plus meurtrier après le cancer du col de l’utérus et celui du foie. Les facteurs favorisant ce type de cancer sont nombreux.

D’abord, il y a les facteurs qui sont liés au mode d’alimentation et au mode de vie qui sont la consommation du tabac, l’absence d’activités physiques régulières, mais également, le fait de ne pas consommer assez souvent les fruits et légumes, de consommer régulièrement les aliments gras et les protéines animales. Le surpoids et l’obésité est un dénominateur commun des maladies non transmissibles dont le cancer du sein.

Interrogé sur le sujet, le chirurgien cancérologue et chef service de cancérologie à l’hôpital national Donka, Pr Namory Traoré explique qu’il y a certains cancers qui sont également liés à l’âge avec la femme et il existe également des maladies du sein qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer vers le cancer du sein.

 

Pr Namory Traoré, chirurgien cancérologue et chef service de cancérologie à l’hôpital national Donka

Ce sont des maladies frontières, qui ne sont ni bénignes, ni malignes, ni sur les cancers, ni sur les tumeurs bénignes, explique le médecin. « Il y a également des facteurs génétiques, notamment le surpoids et l’obésité est un dénominateur commun des maladies non transmissibles dont le cancer quand on les détecte et qu’ils ne sont pas traités, ça peut basculer vers le développement du cancer».

Sur les chiffres relatifs à l’évolution du cancer du sein en Guinée, le cancérologue estime que la maladie est sous diagnostiquée dans notre pays et les statistiques le sont également.

«Au niveau national, c’est le troisième cancer le plus meurtrier après le cancer du col de l’utérus et celui du foie avec un nombre estimé à 739 cas annuels et un peu plus de 400 décès par an. Cela veut dire que tous les jours en Guinée, deux cas du cancer du sein sont diagnostiqués et au moins un cas décède tous les jours», a-t-il déclaré.

En 2023, au service de cancérologie du CHU Donka, un malade sur quatre (¼) consulté souffre d’un cancer du sein. Un chiffre qui élève la proportion à 25%.

Dans tout le pays, la prise en charge du cancer du sein ne s’effectue que dans un seul hôpital public actuellement délocalisé à l’hôpital Jean-Paul 2 et la polyclinique NEDISAR qui est un centre médico-associatif qui prend en charge les cas de cancer.

La plupart des malades qui arrivent dans ces services viennent à 42% de Conakry, car, il n’existe pas de service de prise en charge spécialisé dans aucune ville de l’intérieur du pays. «Malheureusement, dans notre pays, il n’y a la mammographie que dans un seul hôpital qui est le CHU Donka au niveau de l’hôpital public. Les autres mammographies se trouvent dans les lieux privés», a expliqué le cancérologue.

À l’instar de tous les pays du monde, la Guinée connaît une hausse considérable de la maladie. En 2012, l’unique service de cancérologie du pays enregistrait 600 cas annuels de malades.
Aujourd’hui, on est à près de 739 cas. Ce qui confirme qu’il y a une augmentation du nombre et de cas de mortalité. Cependant, le Pr Namory Traoré affirme qu’il y a de grandes avancées thérapeutiques.

«Nous avons des choses qu’on ne faisait pas en Guinée, qu’on fait aujourd’hui. Avant 2022, on ne faisait pas de chimiothérapie avec des chambres de dispositif de perfusion. Là, actuellement, on pose des chambres implantables qui permettent d’améliorer significativement la qualité de la chimiothérapie. On ne faisait pas de biopsie à l’héliophile, actuellement on fait des micros biopsies. On est vraiment en train d’avancer parce qu’on dispose aujourd’hui à la Pharmacie centrale des anticancéreux qui n’existaient pas avant 2022. Depuis 2022, désormais la Pharmacie centrale de Guinée dispose des anticancéreux à moindre prix en rapport au prix qu’on trouve dans les pharmacies privées».

En ce mois d’octobre, le cancérologue conseille aux femmes de se rendre dans les centres de santé et au niveau des structures de santé pour se faire dépister. Parce que ça permet de découvrir des maladies à leur début et d’offrir un traitement qui ne va pas engager assez de ressources. «De ne pas attendre que les maladies soient manifestes, qu’il y ait des complications pour lancer des SOS. On a beaucoup à gagner à se faire dépister rapidement afin d’éviter les développements de la maladie et aussi de bénéficier d’un traitement», lance Pr Namory Traoré.

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