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Agée de 45 ans, Nanfadima Condé, enseignante de profession vient de décrocher son baccalauréat en candidate libre. Mère de quatre enfants, cette fonctionnaire poursuit son parcours professionnel avec brio, prouvant qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Le chemin étant encore long, cette fonctionnaire ne compte pas s’arrêter là.
Après ce succès exceptionnel, Guineenews est allé à sa rencontre. Avec nous, elle a partagé son parcours inspirant, ses motivations et ses aspirations pour l’avenir.
Un parcours professionnel exceptionnel
Depuis 2005, Nanfadima Condé est fonctionnaire d’État. Après de nombreuses mutations, elle évolue aujourd’hui à Faranah, dans une école primaire de la place.
« J’ai commencé par l’ENI de Kankan. Après, on m’a mutée à karfamoria, à 6 km de Kankan, comme contractuelle d’État. J’ai fait quelques années là-bas.
Après, on m’a mis à l’école primaire, Lansana Conté, appelée Météo. C’est là-bas que j’ai été engagée dans la fonction publique, en 2005. Après, on m’a encore mutée à l’école primaire ’’Sans fil’’. J’ai enseigné là-bas avant de venir à Kabada. C’est de là-bas qu’on m’a mutée à Faranah. Présentement, je suis à Faranah, à l’école primaire Salela et Samoura. C’est là où j’enseigne présentement »
Une motivation basée sur un objectif
Une fois admise à l’Ecole Normale d’Instituteurs (ENI) de Kankan, Nanfadima Condé a commencé à enseigner avant de réussir un concours national qui l’a menée à une formation à l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée (ISSEG). Cependant, seuls les détenteurs du Bac 2 pouvaient obtenir le diplôme de l’ISSEG.
« J’ai fait le bac 1 en 1995. Et ce qui m’a poussé à de faire le bac cette année, c’est pour aller en avant, c’est pour étudier, avoir le diplôme. Précisément, j’ai fait une formation à l’ISSEC, pour laquelle on avait besoin du bac. C’est Surtout ça, qui m’a poussée à passer le bac pour obtenir le diplôme à l’ISSEC, parce que j’avais appris à travers mes amis que seuls les détenteurs du bac auront le diplôme. Je ne sais pas si c’est vrai ou faux, mais c’est ce qui m’a motivée pour avoir le diplôme »
Le courage entre Baccalauréat, foyer et enseignement
« Ce n’était pas facile. Avant, c’était difficile pour moi, parce que j’étais seule avec mon mari. En même temps, enseignante, c’est moi qui faisais tout à la maison. Avant d’aller à l’école, je me levais à 4h du matin pour préparer. À l’époque, il n’y avait pas de glacière ni rien. On préparait, on mettait le riz dans le plastique et on l’entourait avec les vieux habits pour garder. C’est ce que je faisais avant d’aller à l’école pour qu’au retour de mes enfants de l’école, ils puissent manger, avant que je n’arrive. Parce que là où je servais, c’était loin de Kankan. Je partais là-bas sur vélo à l’époque. Chaque jour, 12 kilomètres »
Premier jour de l’examen
Sans surprise, Nanfadima a fait face à de nombreuses critiques. Cependant, elle a su défier les préjugés, en passant son bac, avec courage et fierté.
« Ce n’était pas facile ce jour. Quand je me suis présentée dans la cour, on ne faisait que me regarder. Il y en a même qui riaient. Mais moi je n’étais pas gênée. J’ai dit « Ah, pourquoi vous riez ? » Comme je suis vieille ? J’ai dit « Ah, aujourd’hui nous sommes au même pied d’égalité. On va faire le bac ensemble » Je suis là pour chercher le diplôme de bac. Sinon je suis fonctionnaire depuis 2005. Donc mon objectif c’est d’avoir le bac. Donc ne vous étonnez pas, nous sommes ensemble »
Soutien de l’époux
Durant ces épreuves, Nanfadima n’a jamais été seul. À ses côtés, elle pouvait compter sur le soutien de son partenaire.
« Il m’a tellement soutenue. M. Souleymane Kéita, de Faranah, fils de Dr. Fodé Keita. Il est brave, il est courageux. Il m’a accompagnée. Sinon, mon mari n’a pas étudié. C’est un commerçant. Mais tout ce qui est lié à mon service, à mes études, c’est grâce à lui que je suis là aujourd’hui pour l’ISSEG. Parce que s’il n’avait pas accepté que j’aille pour faire le concours à Kankan, est-ce que je pouvais venir à l’ISSEG ? C’est lui qui a dit, oui ! Il est tombé d’accord. Sinon, je n’allais pas faire le concours, Dieu me l’a donné. C’est grâce à lui que je suis là aujourd’hui »
Il n’est jamais trop pour étudier, dixit Nanfadima.
« Ce que j’ai à dire aux personnes qui pensent qu’il est trop tard, il n’est jamais trop tard. Il n’y a pas d’âge pour les études.
Comme dit notre prophète, l’étude c’est de la naissance jusqu’à la mort. Donc tant qu’on vit, on peut étudier. Donc, c’est le mot-là qui m’a motivée. Je me suis présentée et j’ai réussi, Dieu merci ! »