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Engagée dans la lutte contre les mutilations génitales féminines et les violences basées sur le genre (VBG), la présidente fondatrice de l’Union des jeunes filles leaders de Guinée, a, au cours d’un entretien avec un de nos reporters, été invitée à se prononcer sur le combat que mènent les associations féminines pour éradiquer ces fléaux.
Dans cet entretien, Kadiata Diallo, a évoqué la problématique liée à ce combat qu’elle mène.
« À vrai dire c’est un peu compliqué pour nous parce que ce n’est pas facile de venir en aide aux filles victimes. Soit les filles elles-mêmes ne souhaitent pas dénoncer ou les parents de la victime ne veulent pas qu’elle dénonce, il y a aussi cette pression de la société. Donc, ça fait que nous avons du mal. Parfois fois on nous appelle pour nous déclarer des cas de viol mais nous avons du mal à aider la victime pour les raisons que j’ai cité précédemment », a d’abord indiqué l’activiste.
Malgré ces difficultés auxquelles sont confrontées les associations féministes, Kadiata Diallo, confie qu’il y a quelques avancées dans la lutte ces derniers temps.
« Il y a un petit changement, bien que ce n’est pas beaucoup mais il y en a vraiment. Parce que si nous prenons l’année 2021, il y avait plus de 300 cas enregistrés selon l’OPROGEM. Mais cette année on a signalé moins de 200 cas de viol à l’OPROGEM. Donc, les sensibilisations que nous menons sur le terrain, le travail que nous effectuons fait qu’il y a ce changement de mentalité et l’OPROGEM prend à cœur son travail parce qu’actuellement, dès que tu dis OPROGEM, tout le monde sait de quoi il s’agit, alors que les gens se demandaient avant c’est quoi cette entité ? », poursuit-elle.
S’agissant des mutilations génitales féminines, l’activiste indique que la lutte se poursuit. Surtout que les vacances approchent.
« En ce moment, il y a une sensibilisation sur les mutilations génitales féminines qui se déroulent dans plus de 5 villes de l’intérieur du pays. Nous savons que c’est les vacances, donc nous sommes partis à l’intérieur pour sensibiliser les parents, les jeunes filles à ne pas accepter l’excision. Donc nous essayons d’expliquer aux populations les enjeux, les conséquences néfastes que cette pratique a sur la vie des filles. Donc, on espère que ça va porter fruits. En tout cas à Coyah, on a fait du lourd à moins que les gens le fassent dans la cachette mais on entend plus parler. Si vous prenez les personnes victimes de l’excision, la cause ce sont les mères à 90%, les vieilles mamans. Il faut qu’elles changent, qu’elles acceptent de comprendre. De nos jours, je pense que tout est question d’éducation. Si les enfants sont sexuellement bien éduqués et qu’elle comprennent qu’elles n’ont pas droit d’avoir des relations sexuelles, c’est très important. Je pense qu’elles doivent beaucoup se baser sur l’éducation que sur cette pratique parce qu’elle a beaucoup de conséquences. Ça entraine même la mort. Si une femme mutilée et une femme non mutilée entrent en salle d’accouchement, la non mutilée sort plus vite que la seconde », a dit Kadiata Diallo avant de dévoiler leur politique dans le cadre de la lutte contre ces actes d’un autre âge.
« Nous nous rapprochons de nos bailleurs de fonds pour pouvoir mettre des montants à la disposition des femmes exciseuses. Par exemple, si se sont des femmes qui sont dans les campagnes qui font l’agriculture, nous leur donnons ce qu’il faut pour reprendre la terre. Donc on achète tout ce qu’elles réclament, on met à leur disposition tout en faisant le suivi. Nous passons également par elles pour sensibiliser les autres parce que si elles-mêmes ont bénéficié et à travers ce bénéfice elles sont parvenu à changer leur vie et celle de leurs enfants à travers l’agriculture, je pense que les autres qui faisaient la même pratique peuvent pendre l’exemple sur elles. C’est un peu notre politique pour faire changer les mentalités », a-t-elle déclaré.
Al Hassan Djigué