Mohamed Traoré et Fatoumata Barry, champions de la Dictée PGL 2025, célébrés à Conakry

il y a 2 heures 19

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La conférence de présentation des champions guinéens du concours international de dictée PGL s’est tenue ce vendredi, 23 mai 2025, à Conakry. Organisée chaque année au Canada, cette 34^ème édition de ce prestigieux concours a vu deux jeunes talents guinéens se distinguer parmi les meilleurs : Mohamed Traoré, sacré 1^er à la finale internationale, et Fatoumata Barry, brillante 3^ème au classement général dans la catégorie classe francophone. Le secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation a présidé la cérémonie en présence de plusieurs cadres du système éducatif, d’enseignants, de parents d’élèves, a constaté Guineematin.com à travers ses reporters.

Après le retour triomphal au bercail jeudi dernier, l’Association guinéenne des écoles privées, entourée des deux champions, de leurs parents et encadreurs ainsi que des autorités éducatives du pays, a animé une conférence de presse pour célébrer cette fierté nationale. Elle a commencé par la projection du film de la grande finale internationale de la PGL 2025.

Dans son discours, Abdoulaye Hady Diallo, président de l’Association guinéenne des écoles privées, a rappelé le contexte de ce concours.

« La dictée PGL est pilotée par la Fondation Paul Gérard-Lajoie. Paul Gérard Lajoie est une haute personnalité canadienne qui a incarné les valeurs de l’éducation canadienne, qui a eu une vision lointaine, qui a mis les bases solides de l’éducation canadienne qu’on célèbre aujourd’hui. Il a été le tout premier titulaire du poste de ministre de l’éducation canadienne. Il a créé en 1991 un projet intitulé la dictée PGL, donc un projet qui porte son nom. Les pays participants font leur compétition à l’interne, présentent les deux finalistes à la finale internationale. En Afrique, le Sénégal participe depuis près de 20 ans, la Côte d’Ivoire près de 6 ans, le Maroc depuis 7 ans. La Guinée a participé en 2011, 12, 13, avec l’ONG Sauvons les enfants déshérités qui ont été les premiers à organiser la dictée PGL en Guinée. Mais, faute de moyens, ils n’ont pas pu continuer. Donc en 2014, 15, 16, 17, 18, la Guinée observait ce que les autres pays faisaient, observait la victoire de la Côte d’Ivoire, la victoire du Sénégal, qui a plusieurs fois raflé des prix. Est-ce qu’il faut continuer à les observer ? Est-ce qu’il faut continuer à rêver ? On a dit non. L’Association des écoles privées de Guinée a été créée (…) Dans son projet, elle a intégré la création et l’organisation de la dictée PGL en Guinée. Nous avons contacté la fondation PGL, nous leur avons dit que nous sommes une association qui souhaite faire de la conduite. Ils nous ont dit d’accord, on a signé un partenaire avec eux. Ils ont dit nous souhaitons vous observer sur le terrain en 2022. Après la signature de la convention, nous voulions participer directement. Ils ont dit non, attendez d’abord. Faites une participation interne, nous allons vous observer, nous allons vous voir à l’œuvre et après on va parler. Ce qui fut fait », a-t-il expliqué.

Ensuite, Abdoulaye Hady Diallo est revenu sur les efforts de l’association qui ont abouti à ce résultat élogieux. « Lorsqu’on a fait la première édition, ça s’est très bien passé. Ils nous ont dit qu’en 2023, vous pouvez désormais organiser et envoyer des enfants au Canada. On a vu votre transparence dans l’organisation et le sujet. Nous avons organisé la deuxième édition.

La deuxième édition a réuni 37.000 finalistes au niveau de la Guinée. Nous n’avions pas assez de soutien. Je peux vous dire que depuis l’année dernière, on a frôlé la victoire. C’est-à-dire qu’il faut se réjouir, nous avons gravi des échelons. Les deux candidats qui étaient partis l’année dernière, Abdoulaye Sow a fait une faute pour une dictée de 162 mots. Donc, quand nous sommes revenus, nous avons dit, nous avons caressé la victoire et nous avons fait du travail. À notre groupe, l’Association guinéenne des écoles privées s’est retrouvée et a mis un plan en place. C’est la deuxième fois, après le Maroc et la Guinée, en trois ans de création de l’association guinéenne des écoles privées et à deux ans de participation au Canada, les enfants reviennent avec deux prix, la première et la troisième place », s’est félicité le président de l’association.

En présidant la cérémonie, Youssouf Boundou Sylla, secrétaire général du Ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a salué « l’excellence, le courage et la persévérance » des deux lauréats. Il s’est également félicité du fait que la Guinée se soit distinguée du point de vue excellence à l’échelle internationale.

« Le Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est très heureux d’avoir accompagné ce projet puisqu’en réalité, c’est lui qui aurait dû le piloter (…) Donc, nous sommes très fiers d’avoir participé de bout en bout à la réalisation de ce projet. Nous sommes très heureux de voir que la Guinée s’est distinguée du point de vue excellence à l’échelle internationale. Les enfants qui sont devant nous, les parents, les encadreurs, les écoles… toute personne qui voudrait voir ce pays sortir de sa léthargie, qui avait des doutes hier, doit avoir une lueur d’espoir pour dire que la jeunesse guinéenne est en train de prendre conscience puisque c’est elle qui est la pièce maîtresse pour le développement de notre pays. Nous sommes là pour célébrer les enfants », a affirmé monsieur Sylla.

Pour sa part, Ibrahima Sow, encadreur et préparateur des deux lauréats au concours, explique les trois phases de préparation qui ont conduit à ce sacre à l’international.

« Au niveau de la préparation de nos champions, cela s’est passé en trois phases. La première phase de la préparation, c’est une phase de découverte et d’immersion. Parce que le projet dictée PGL demande des critères et des objectifs qui sont différents des dictées classiques que nous faisons. Donc à la base, il fallait inculquer ces notions-là aux enfants. Ça a d’abord débuté avec Traoré Mohamed, puis Barry Fatoumata a pris le train en marche. À la base, la dictée PGL traite beaucoup sur des thèmes spécifiques, notamment : la médecine, l’architecture, l’agriculture et d’autres secteurs. Au niveau du site de la dictée PGL, il y a des dictées qui sont déjà proposées, les dictées du CM1 et CM2. Il y a au total pour le CM1, 14 dictées, et pour le CM2 autour de 15 à 16 dictées. On a commencé avec des dictées orales avec Traoré Mohamed. Au départ, ce n’était pas facile parce qu’il n’avait pas beaucoup la maîtrise de la dictée. Mais avec le temps, il s’est amélioré. Après, nous sommes passés avec les dictées audio pour les habituer à l’accent québécois. Ça, c’était la deuxième phase. Donc, la première phase, les dictées étaient faites par moi-même. Ensuite, les dictées audio et vidéo. Ça, c’est la seconde phase au niveau du perfectionnement. Et aussi, la préparation du terrain au Canada. Ce sont, là, les trois phases », a-t-il expliqué.

De son côté, Mme Traoré Oumou Diop, mère de Mohamed Traoré, 1^erdu classement, a invité les parents d’élèves à un suivi rigoureux de leurs enfants en vue de faciliter leur encadrement.

« Je demanderais à tout un chacun, aux parents, d’encourager les enfants, de suivre les enfants. Parce que les cours seulement ne forment pas les enfants, c’est la famille et l’école qui doivent travailler et donc, se compléter. On est dans un monde actuellement compliqué. Donc, il faut savoir que ton enfant est avec qui, qu’est-ce qu’il fait à l’école. Suivre ce qui se passe avec l’enfant, ça va beaucoup aider les encadreurs aussi. Je remercie beaucoup l’association, avec les différentes écoles : Les Écureuils et la Lumière qui étaient toujours là, qui ont accompagné les enfants, qui ont aidé les enfants. Toutes mes félicitations aux deux champions. Ils ont mérité, ils ont beaucoup fait. Et je suis très fière de pouvoir être avec eux, de ramener en même temps deux prix. Je ne sais pas si ça a été une fois, mais là, pour deux prix en même temps, on ne peut que féliciter les enfants. Et on demande aux autorités d’aider les enfants, surtout d’aider dans l’excellence ».

Mohamed Traoré, visiblement ému, a remercié ses encadreurs et tout le peuple de Guinée pour le soutien à leur égard. Il a ensuite encouragé ses camarades à croire en leurs capacités et à beaucoup s’investir dans la lecture. Fatoumata Barry, quant à elle, a souligné l’importance du travail constant et du soutien familial dans son parcours. Elle a aussi invité les autorités à faire de la formation des formateurs une priorité. En outre, les deux enfants ont exprimé leur souhait d’être reçu par le président Général Mamadi Doumbouya.

Le prix a permis à Mohamed Traoré, 1^er de la finale, de rafler 2 000 dollars. Quant à Fatoumata Barry, 3^ème, elle bénéficie de 500 dollars comme bourse d’études.

Au terme de cette conférence, l’ambassade des Etats-Unis, à travers son représentant, a décoré les champions comme ambassadeurs de l’UNESCO CENTER FOR PEACE USA IN GUINEA.

Malick DIAKITE et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

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