PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Labé, le 31 mai 2024 – Une délégation de haut niveau composée de représentants de la FAO, de l’UNISS, de la CEDEAO, du PAM et de cadres des ministères sectoriels guinéens s’est rendue à Tountouroun, dans la préfecture de Labé, pour visiter la tête de source du fleuve Gambie. Cette mission avait pour objectif de renforcer le plaidoyer en faveur d’un soutien accru et adapté à la gestion des ressources naturelles et de l’eau dans le massif du Fouta Djallon, un écosystème crucial pour la région ouest-africaine.
Un accueil chaleureux et des doléances exprimés
La délégation a été accueillie par une foule nombreuse composée de jeunes, de femmes, de personnes âgées et d’enfants, dans une ambiance festive. El-hadj Boubacar Diallo, président du district de Horé Dimma, a souhaité la bienvenue aux illustres hôtes et a souligné l’organisation des villageois en groupements de femmes, de planteurs, de maraîchers et d’apiculteurs.
Au nom des jeunes de Horé Dimma, Abdoulaye Diallo a lancé un appel pressant au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers pour la sécurisation de la tête de source et de la forêt classée de Horé Dimma, d’une superficie de 1 100 hectares. Il a plaidé pour une implication active des jeunes dans les efforts de reforestation et de sensibilisation des citoyens à la protection de la forêt.
Un bien commun à préserver pour l’Afrique de l’Ouest
Le Dr Robert Guei, directeur sous-régional de la FAO en Afrique de l’Ouest et porte-parole de la délégation, a exprimé sa gratitude à la population guinéenne et aux autorités pour l’accueil chaleureux réservé à la délégation. Il a souligné l’importance du massif du Fouta Djallon comme source d’eau vitale pour des millions d’Africains, alimentant les fleuves Gambie, Sénégal et Konkouré, et contribuant à l’agriculture, à l’énergie et à la pêche.
Le Dr Guei a attiré l’attention sur les menaces réelles qui pèsent sur les ressources en eau, notamment la déforestation et le changement climatique, qui entraînent une diminution du niveau des fleuves et une raréfaction de l’eau. Il a salué l’engagement des jeunes de Horé Dimma à la reforestation et a réaffirmé le soutien de la FAO aux efforts de protection du massif. « J’ai écouté tout à l’heure le discours des jeunes et j’ai été heureux de comprendre que les jeunes sont engagés à faire la reforestation, à s’occuper des têtes de sources. C’est ce que nous cherchons. Il faut que les jeunes le fassent et maintenant les autorités avec l’aide de la communauté internationale nous pouvons vous appuyer pour qu’on puisse inverser cette situation de : moins de pluies a beaucoup de pluies ; avoir de l’eau non seulement pour la Guinée mais aussi pour la sous-région. Le manque d’eau peut conduire à des conflits. Donc, je voudrais vraiment vous exhorter à sauvegarder le massif ».
Des défis à relever et des solutions à mettre en œuvre
Mme Ousmane Diallo, porte-parole du groupement maraîcher, a soulevé les problèmes rencontrés par les maraîchers, confrontés aux ravages des termites et des chenilles sur leurs cultures. Elle a sollicité un appui pour l’accès à des produits phytosanitaires efficaces, à du grillage et à des puits ou forages.
Le colonel Mohamed Fofana, directeur national des forêts et de la faune, a appelé à la plantation d’essences locales à croissance rapide pour protéger les têtes de source, les berges et préserver la biodiversité. Il a encouragé les pépiniéristes à produire ces essences et a promis le soutien de l’État.
Une mobilisation internationale pour un changement durable
La cérémonie s’est poursuivie par une visite de la tête de source du fleuve Gambie suivie d’une opération de reboisement symbolique. Mme Massandjé Touré-Litsé, commissaire de la CEDEAO aux affaires économiques et à l’agriculture, a souligné l’importance de la sensibilisation et de l’éducation des populations pour lutter contre la déforestation et le changement climatique.
Abdoulaye Mar Dieye, sous-secrétaire général adjoint des Nations unies et coordonnateur spécial pour le développement du Sahel, s’est engagé à être l’ambassadeur de Horé Dimma auprès des institutions internationales et à plaider pour des investissements conséquents dans la préservation du massif du Fouta Djallon, un bien public mondial. Dieye a également plaidé pour une réponse rapide et à grande échelle, au-delà du reboisement, en incluant la création d’activités génératrices de revenus pour les jeunes, l’éducation des filles et la promotion de pratiques agricoles durables.
Cette mission de haut niveau a permis de mobiliser l’attention sur l’urgence de préserver le massif du Fouta Djallon et ses ressources en eau, vitales pour l’Afrique de l’Ouest. La collaboration entre les acteurs locaux, nationaux, régionaux et internationaux est essentielle pour relever ce défi et assurer un avenir durable.