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« Près de 100 personnes sont mortes ou ont disparu en traversant la Méditerranée centrale et orientale depuis le début de l’année, soit plus du double du nombre enregistré à la même période en 2023, l’année la plus meurtrière pour les migrants en mer en Europe depuis 2016 », a déclaré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lundi.
En marge d’un sommet organisé à Rome par l’Italie pour stimuler le développement en Afrique et freiner les flux migratoires, l’OIM a souligné la nécessité d’établir des voies de migration régulières pour mettre fin aux pertes en vies humaines en Méditerranée. Selon la Directrice générale de l’agence, Amy Pope, cette conférence, intitulée « Un pont pour une vie commune », est une occasion cruciale d’examiner « des mécanismes unifiés et durables pour mettre fin à d’autres pertes inutiles de vies humaines sur des routes dangereuses ». Qualifiant les derniers chiffres de « rappel brutal », la cheffe de l’OIM indique qu’une approche globale comprenant des voies d’accès sûres et régulières, un pilier stratégique clé pour l’OIM, est la seule solution qui profitera aux migrants et aux États. Car, dit-elle, « même un seul décès est un décès de trop ».
Par ailleurs, ce sommet se tient à un moment où le nombre de personnes présumées mortes ou disparues en mer est en augmentation. Plus de 3 000 migrants sont décédés ou ont disparu en Méditerranée en 2023. Près de 100 personnes sont mortes ou ont disparu en traversant la Méditerranée centrale et orientale depuis le début de l’année, soit plus du double du nombre enregistré à la même période en 2023, l’année la plus meurtrière pour les migrants en mer en Europe depuis 2016, selon l’OIM.
« Trois navires en provenance de Libye, du Liban et de Tunisie au cours des six dernières semaines, transportant 158 personnes, sont portés disparus, bien que l’OIM a enregistré 73 personnes de ces naufrages « invisibles » comme disparues et présumées mortes.
Mercredi dernier, les autorités ont secouru au large du cap Greco, dans le sud-est de Chypre, un groupe de 62 migrants qui avaient quitté le Liban le 18 janvier. La plupart d’entre eux sont hospitalisés et décrits comme gravement malades, avec plusieurs enfants dans un état critique, dont l’un est décédé depuis.
En outre, sept corps qui se sont échoués à Antalya, en Turquie, ces derniers jours, appartiendraient à un groupe de 85 migrants portés disparus depuis leur départ du Liban le 11 décembre.
Le nombre annuel de décès et de disparitions de migrants dans toute la Méditerranée est passé de 2 048 en 2021 à 2 411 en 2022, et à 3 041 à la fin de l’année dernière, selon la base de données du projet Missing Migrants de l’OIM.
Selon l’OIM, l’Italie s’efforce de renforcer son rôle de pont entre l’Europe et l’Afrique grâce à un modèle de coopération, de développement et de partenariat équitable. C’est pourquoi la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a appelé à soutenir les progrès de l’Afrique en augmentant les investissements pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), dont la mise en œuvre est « terriblement en retard » à l’approche de la date butoir de 2030. Et de déclarer que cela incluait l’approbation du plan de relance annuel de 500 milliards de dollars pour les Objectifs de développement durable (ODD) proposé par le Secrétaire général des Nations Unies.