Matam : accusé de vol, il tue son père

Naby Yaya Touré, âgé de 65 ans, a été tué par son fils à l’aube de ce samedi 12 avril 2025.
Le présumé coupable est Seydou Touré, le fils de la victime, âgé d’une trentaine d’années.
Ce drame s’est déroulé à Matam permanence, sur la corniche nord de Conakry, aux environs de 4h du matin.
Selon les témoignages rapportés par l’un de ses oncles à la source sécuritaire, Seydou avait menacé de tuer son père deux jours auparavant, parce que ce dernier l’avait accusé d’avoir volé son smartphone. L’acte s’est déroulé en l’absence de sa mère, qui est à Boké.
Après l’acte, Seydou a été arrêté par son jeune frère, Adany Touré, âgé de 17 ans, élève en 9ème. « Hier, aux environs de 21h, il est entré dormir avec ses frères au salon. Quelque temps après, il a demandé à sortir. Les autres n’ont pas voulu. Son père a demandé qu’on lui ouvre la porte. Il est revenu à la maison vers 0h. Ceux qui dormaient au salon ont refusé de lui ouvrir la porte, jusqu’à ce que son père intervienne. Après qu’il soit rentré, la clé a été confiée à son père à nouveau. Mais il était venu avec un petit bidon contenant une substance. Aux environs de 4h, son petit frère a constaté qu’il faisait des va-et-vient entre la chambre de ses parents et le salon. Ce dernier a été alerté par un bruit. Il a demandé à son grand frère : « Pourquoi fais-tu des va-et-vient dans la chambre de nos parents ? » Il a répondu qu’il allait aux toilettes. Son petit frère est rentré et a trouvé leur père décédé. Il a agrippé les vêtements de son frère et a crié pour appeler les gens », nous a relaté la source sécuritaire qui a recueilli le témoignage de la famille.
Selon l’entourage qui s’est confié à la source sécuritaire, il s’agit d’un enfant difficile, qui a abandonné l’école. Il a grandi dans sa famille maternelle, avant d’en être chassé et de retourner chez ses parents qui l’affectionnaient beaucoup.
Le colonel Mohamed N’diaye, responsable de la Police technique et scientifique, et son équipe se sont rendus sur les lieux. Il nous a confié le constat : « Il y a du sang sur le pot. Dans la chambre aussi, on a trouvé des traces de bagarre, parce que les objets comme le ventilateur et autres étaient tombés et entremêlés », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « Sur le corps, nous avons trouvé une lésion profonde à la nuque et au-dessus de la tête. »
Sur l’hypothèse de ce qui a pu se dérouler, il a narré : « Il a dû rencontrer son père, ils ont eu une altercation, mais comme son père est souffrant et avait un côté paralysé, il a dû le pousser et sa nuque est allée toucher le pot dans la douche, d’où les blessures qu’on a constatées. Son père a été retrouvé sur le lit. Donc, après son acte, il a dû le mettre sur le lit pour faire croire à une mort naturelle. Mais on a vu les blessures.»
Le corps a été déposé à la morgue de l’hôpital Ignace Deen sous l’instruction du procureur, et le présumé assassin est aux mains de la gendarmerie pour les besoins de l’enquête.
Mayi Cissé
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