Massacre du 28 sept : le Chef d’état-major, la Française et la gestion des 155 corps au stade

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Les témoins cités dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 continuent de défiler devant la barre du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après l’ancien ministre de la communication, Tibou Kamara, c’est le tour du général Oumar Sano, chef d’état-major général de l’armée d’alors de comparaitre, ce mercredi 15 novembre 20023. Il est longuement revenu sur les circonstances du déploiement des camions militaires pour le ramassage des corps au stade du 28 septembre, ce jour-là.

Devant la barre, cet ancien membre du CNDD a expliqué qu’à la veille du meeting des forces vives, des consignes fermes ont été données à tous les militaires de ne pas sortir dans la rue et que le maintien d’ordre avait été confié à la police et à la gendarmerie.

Dans son témoignage, le général à la retraite a fait savoir qu’il avait été surpris de recevoir à l’époque, l’appel de la responsable de la Croix rouge, qui lui a appris le massacre au stade. « C’est là que j’ai appelé le ministre de la Santé, colonel Cherif Diaby, qui était en route pour son chantier à Coyah, je lui ai dit que ça ne va pas au stade, de nous aider à avoir des ambulances. La française qui gère la Croix rouge en a besoin, elle me l’a demandé. Le ministre m’a dit : ‘‘je te reviens, je vais voir au niveau des hôpitaux’’. Apres, il m’a rappelé pour dire qu’il a appelé la directrice de l’hôpital Donka qui lui aurait dit aussi qu’ils ont une seule ambulance, mais que celle-ci aussi est déjà au stade. La dame de la Croix rouge m’a rappelé je lui ai fait le compte rendu, elle m’a demandé si elle peut avoir des camions. C’est pourquoi, il serait très important d’avoir cette dame-là, elle connait beaucoup de choses sur cet évènement. Je lui ai demandé, elle a besoin de combien de camions ? Elle a répondu même si c’est deux ou trois. J’ai appelé le commandant du train militaire, je lui ai ordonné de préparer trois camions carburés avec des chauffeurs et de désigner un chauffeur comme chef de mission qui vont aller directement au stade, se mettre à la disposition de la française et de m’appeler. Les camions sont effectivement partis au stade se mettre à la disposition de la française, elle m’a confirmé que les camions sont arrivés. Ce sont ces trois camions que moi j’ai ordonné», explique le général à la retraite, Oumar Sano.

Cet ancien chef d’état-major a souligné que la Française a pu, par l’intermédiaire des chauffeurs, contacter le commandant du train militaire à qui elle a demandé de compléter à quatre les camions. «Quand ils sont partis à Ignace Deen, ils n’ont trouvé aucun responsable à la morgue. Ceux qui s’occupent de l’entretien des corps ont dit qu’ils ne pouvaient pas recevoir les corps vu que les chefs ne sont pas là-bas. Mais on va préparer une salle pour les recevoir. Donc les chauffeurs ont décidé d’eux-mêmes de ne pas exposer les corps et de les transporter au camp Samory en attendant que les responsables de la morgue apprêtent la salle. Quand la salle a été préparée, ils ont ramené les corps à Ignace Deen. Après, j’ai appris dans les radios qu’on a enlevé les corps, j’ai convoqué les chauffeurs et le commandant du train, je leur ai demandé, ils m’ont dit qu’il y a 155 corps que la dame a embarqués dans les quatre camions au stade et qu’ils ont déposés à la morgue. Après, tous ces camions sont revenus garer au parc du train militaire parce que j’ai vérifié auprès du commandant du train militaire. C’était vers 17 heures».

L’ancien chef d’état-major précise que toutes les personnes impliquées dans la gestion des corps ont été entendues par la commission nationale d’enquête mise en place après les évènements du 28 septembre. L’audition de cet ancien officier de l’armée se poursuit devant le tribunal criminel de Dixinn.

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