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Les leaders des forces vives ont réitéré cette semaine leur appel à manifester le 06 janvier. Chacun, selon le canal qui lui convient le mieux et dans des discours dont la tonalité frise la sédition, compte ainsi galvaniser les militants. La nouvelle stratégie ? Entretenir l’apocalypse. Vendre la peur pour paralyser le pays, après s’être révélé incapable de convaincre pour mobiliser.
Les discours des hommes politiques ne passent plus. C’est un constat largement partagé. Faut-il plaindre, à cet effet, leurs comportements perçus versatiles ou la stratégie défaillante ? Peut-être les deux. Mais il est évident que tout cela réunit fait que leurs discours sont inaudibles. Même si certains peuvent rétorquer en disant que c’est la peur de subir d’éventuelles répressions rédhibitoires à la volonté de s’opposer. Ce à quoi on peut répondre qu’en réalité, l’histoire a amplement démontré que rien ne peut résister au ras-le-bol authentique d’un peuple convaincu que tout va contre lui, donc ainsi décidé d’en découdre.
Comme pour dire qu’au-delà des prétextes tendant à justifier l’apathie supposée des Guinéens, il y a que ces derniers ne semblent pas rassurés par ceux qui se présentent comme une alternative.
En cela, il suffit de tendre les oreilles, d’écouter les discussions dans les cafés ou bistrots pour réaliser l’ampleur du divorce entre certains acteurs politiques et les Guinéens, de plus en plus lassés par le peu de conviction et de constance chez ces acteurs.
« Ils utilisent le peuple comme un agneau de sacrifice pour arriver à leur fin, puis changent et deviennent pire que les gens qu’ils ont dénoncés. L’histoire de notre pays est pleine de cette réalité. Des parangons autoproclamés qui se muent, plus tard, au gré de leur intérêt, en démons pour broyer le peuple ». Tel est le cinglant et amer constat fait de la vie publique par un interlocuteur déçu des politiques. Celui-ci jure par tous les noms de Dieu, de démobiliser pour faire échouer l’appel à manifester lancer par l’opposition.
Eu égard à ces réactions, on est enclin à penser que l’offre politique qui est jusqu’ici servie n’enchante plus. L’histoire ayant démontré que les politiques, pour la plupart, ont été le contraire de ce qu’ils défendent quand ils changent de position. Ce qui les fait passer aux yeux de l’opinion pour de vilains opportunistes. Suffisant pour conforter la position de ceux qui sont convaincus qu’ils ne peuvent pas être la solution.
Ce lundi 06 janvier, l’apocalypse est dans le ton. Il est repris et abondamment propagé sur les réseaux sociaux. Cependant, tout semble calme par-dessus toute cette incitation à l’insurrection.
On peut subodorer que cet autre rendez-vous s’ajoutera à d’autres du genre qui ont toujours soulevé des questions sur la portée des discours politiques.
En attendant, le peuple à l’attention dirigée vers le combat mené par la hiérarchie contre la corruption. Une guerre sans merci livrée aux délinquants financiers qui infestent notre administration. C’est un combat authentique soutenu par une volonté politique réelle, qui n’est pas factice, comme on l’a connu par le passé, et qui se confirme par l’interpellation et l’emprisonnement des pontes du régime actuel. Ce qui est rare pour être souligné.
C’est bien ce qui fait débat en ce moment et qui capte l’attention de l’opinion, mais pas autre chose.
Mognouma Cissé