Manif à Traoudan (Mandiana) : “nous voulons que les agents soient déplacés d’ici, nous ne voulons pas de problème”

Les citoyens de Traoudan, un quartier de la commune urbaine de Mandiana, ont manifesté hier mercredi 22 janvier. Très en colère, ces habitants ont pris d’assaut les routes de leur quartier pour dénoncer le comportement des agents (militaires et policiers) postés à l’entrée de leur localité.

Mobilisés en grand nombre, les manifestants réclament le déplacement de ces barrages afin d’éviter d’éventuels affrontements entre la population et les agents de police routière.

Selon les témoignages recueillis, les tensions de ce mercredi seraient nées après l’interpellation d’un jeune motard, menotté par des agents de police.
Issa Diakité, grand frère de ce dernier, raconte l’incident : « Aujourd’hui, c’est mon petit frère qui a été arrêté par les agents de la route. Quand ils l’ont interpellé, il leur a demandé : ‘Ne vous a-t-on pas dit de ne pas arrêter les citoyens de ce quartier ?’ Ils l’ont immédiatement menotté et électrocuté. Lorsque je suis arrivé pour demander pourquoi ils l’avaient attaché, étant donné qu’il n’avait rien volé et qu’il est Guinéen, ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pas à me rendre de comptes et ils m’ont menacé avec leurs armes. Ces agents nous fatiguent beaucoup. Même si tu te déplaces pour aller au café, ils t’arrêtent, alors que nous faisons partie des 18 quartiers de Mandiana. Nous avons demandé au vice-maire de venir déplacer ces policiers. Nous ne voulons pas de problèmes ».

Les femmes du quartier ne sont pas restées indifférentes à cette situation. Bijou Kourouma, une habitante, précise que ce n’est pas la première fois qu’elles protestent contre ces agents.

« Nous sommes sorties aujourd’hui pour exprimer notre mécontentement face au comportement des agents de la route postés dans notre quartier. Dans le passé, nous avions demandé qu’ils ne soient plus affectés ici, mais ce jour-là, ils nous avaient menacées avec leurs armes. Malgré nos interventions, ils persistent. Aujourd’hui, ils ont menotté l’un de nos jeunes, alors qu’il n’a absolument rien fait. Lorsque nous sommes allées demander sa libération, ils nous ont pointé leurs armes. Tout ce que nous demandons, c’est qu’on déplace ces policiers. Nous sommes un quartier de Mandiana. »

Sangbè Diakité, une autre habitante, interpelle les autorités pour éviter que la situation ne dégénère.

« J’attire l’attention des autorités sur cette situation. Si un jour, elles apprennent que des militaires ont tiré sur quelqu’un ici, qu’elles ne soient pas surprises. Nous en avons marre de ces militaires qui ne cherchent qu’à menacer nos fils. »

Contacté par téléphone, le commissaire de la police routière de Mandiana a refusé de commenter l’affaire. Toutefois, il a laissé entendre que certains habitants du quartier manipuleraient la population à des fins inavouées.