PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Après l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum en décembre dernier, la Guinéenne de l’Électricité de Guinée (EDG) avait annoncé des délestages dans plusieurs villes de la Guinée au début de janvier. La cause de ces délestages était le manque de carburant résultant de l’incendie du dépôt principal d’hydrocarbures de Kaloum, bien que le gouvernement ait tenté de rassurer la population quant à la fourniture d’électricité.
Plus d’un mois après l’explosion, les Guinéens s’interrogent sur les véritables causes des délestages électriques à Conakry et dans les villes de l’intérieur. Moussa Koulibaly, spécialiste en électricité, était l’invité d’Espace Fm lundi dernier. Selon lui, l’incendie du dépôt d’hydrocarbures n’est pas la principale cause des délestages.
« L’explosion du dépôt a eu des conséquences que nous connaissons tous. Mais si nous analysons les indicateurs techniques et les paramètres, l’explosion n’est pas entièrement responsable du délestage électrique que nous connaissons aujourd’hui. Ceci ressort de l’analyse des indicateurs et des équipements techniques qui entrent en jeu dans notre système énergétique. Entre 80 et 85 % de l’électricité que nous consommons dans le système interconnecté de Guinée proviennent des centrales hydroélectriques, notamment Souapiti, Kaleta et Garafiri. Ainsi, la cause du délestage actuel semble être une diminution du niveau d’eau dans ces centrales », a déclaré M. Koulibaly.
Selon ce spécialiste, la Guinée dépend fortement des barrages hydroélectriques pour sa fourniture d’électricité.
« Nous dépendons exclusivement des centrales hydroélectriques. Souapiti, qui est actuellement le plus important système de production d’électricité, a une puissance installée de 450 mégawatts. Aujourd’hui, nous faisons face à un phénomène très aigu qui nécessite une correction rapide, c’est-à-dire la déforestation et la destruction des sources d’eau. Si nous avons de l’eau à Souapiti, nous n’aurons pas de problème de production. C’est lorsque nous n’avons pas d’eau que nous n’aurons pas d’électricité », ajoute-t-il
Quant aux mesures que l’État pourrait prendre pour réduire ces délestages, Moussa Koulibaly suggère de tirer parti d’une stratégie passée : l’utilisation d’un bateau électrique comme celui turc qui fournissait de l’électricité à la Guinée ces dernières années.
Car, explique M. Koulibaly : « Il ne faut pas tourner autour du pot, nos autorités ont manqué de stratégies de prévision et de projection à l’avenir. Nous avons laissé partir le bateau, une source de production capable de fournir 120 mégawatts au réseau. À Abidjan aujourd’hui, il y a un bateau fournissant 200 mégawatts, et à Dakar, il y en a un fournissant 300 mégawatts. Il faut considérer le bateau comme une source de production négociable. La Gambie et le Sénégal ont conservé leurs bateaux. Pourquoi ne pourrions-nous pas faire de même ? Face à la crise actuelle, nous devrions rapidement rappeler une source de production. Un appel d’offres international pour une fourniture d’urgence d’au moins 300 mégawatts serait nécessaire. Il existe des leaders mondiaux dans la fourniture d’urgence, et étant donné la configuration de la Guinée, un bateau de 300 mégawatts serait nécessaire pour combler le déficit de production. »