Lutte Contre la Dégradation de la Biodiversité : Bilan du Projet Natura Guinée et Suivi des Impacts du Chemin de Fer

La Wild Chimpanzee Foundation (WCF) a organisé un atelier les 12 et 13 février 2025 pour dresser le bilan de la première année du projet Natura Guinée et évaluer les impacts des travaux de construction du chemin de fer dans le futur parc national de Pinselli-Soyah-Sabouyah (PSS). L’atelier a permis de présenter les résultats du projet et de discuter des mesures d’atténuation des effets négatifs des travaux de la Transguinée sur la biodiversité de la région.

L’objectif principal de cet atelier était de faire un état des lieux des activités du projet NaturaGuinée et de suivre les impacts environnementaux liés au chemin de fer traversant la zone du futur parc national. Il a également été question de présenter les résultats obtenus, de faire un point sur les mesures d’atténuation et de définir un plan de suivi pour les prochaines années.

L’événement a réuni des représentants du Ministère de l’Environnement, du Comité national de Pilotage du projet, ainsi que des partenaires techniques, financiers, privés et de la société civile. Ce projet s’inscrit dans une démarche globale de lutte contre la dégradation des écosystèmes en Guinée, un pays classé parmi les 34 « hotspots » mondiaux de biodiversité.

Le projet NaturaGuinée vise à renforcer la résilience des écosystèmes, des espèces et des populations rurales, tout en contribuant à la conservation des paysages naturels et à la lutte contre le changement climatique. La Guinée s’engage activement dans la protection de sa biodiversité, notamment en ratifiant des conventions internationales telles que la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).

En 2022, la Guinée a pris un engagement fort lors de la COP15 en s’engageant à protéger 30% de son territoire d’ici 2030. L’Union européenne soutient ce projet à travers son financement, visant à renforcer la gestion des aires protégées et à promouvoir une économie verte.

Le Directeur Pays a souligné les résultats en matière de gestion de l’intégrité des aires protégées. Les patrouilles de surveillance ont couvert 89,2 % du futur Parc National Pinselli-Soyah-Sabouyah (PSS) et 69 % de la réserve de Badiar. Cette augmentation a permis aux agents conservateurs OGPNRF de porter 15 affaires à la justice pour des activités illégales. 2036 madriers, 11 tronçonneuses, 25 machines d’orpaillage et 4 fusils ont été saisis. Concernant le développement durable des communautés riveraines, 10 711 personnes, dont 5067 femmes, ont suivi des formations sur la gestion du parc, l’actualisation du plan de développement local, les pratiques agroécologiques et la gestion des feux. Quatre filières ont été lancées : miel, arachide, oignons et beurre de karité, générant des revenus de 231 417 000 GNF (~24 000 EUR). Exemple : 1700 kg de beurre de karité au Badiar et 7800 litres de miel au PSS.

Le Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, Dr Karim Samoura, a souligné les efforts du gouvernement guinéen pour la préservation des ressources naturelles et a salué l’engagement de l’Union européenne. Il a aussi insisté sur l’importance de renforcer le dialogue entre acteurs locaux et décideurs et d’impliquer les communautés locales, notamment les femmes, dans les initiatives de conservation.

L’atelier a permis également de discuter des impacts du projet de construction du chemin de fer de Simandou sur le Futur Parc National couvrant les forêts de Pinselli, Soyah et Sabouyah, avec des mesures mises en place pour minimiser ces effets sur la faune et la flore.

L’Union européenne a réaffirmé son soutien à ces initiatives de préservation, et le projet NaturaGuinée continue d’être un jalon clé pour un avenir durable pour la biodiversité du pays, avec des actions concrètes dans les parcs nationaux et une collaboration renforcée entre acteurs nationaux et internationaux.

En conclusion, l’atelier a permis d’évaluer les progrès réalisés et de poser les bases pour les prochaines étapes du projet NaturaGuinée, soulignant l’importance de la coopération pour garantir la protection de la biodiversité en Guinée.