Lola: les éleveurs confrontés à la fièvre aphteuse dans la localité de Morigbèdou

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Situé à 108 kilomètres de la commune urbaine de Lola et à 55 kilomètres de la commune rurale de Foumbadou, Tignègbèla est un secteur du district de Morigbèdou confronté, en ce moment, à l’épidémie de fièvre aphteuse. Cela affecte l’élevage des bœufs et des petits ruminants pratiqué par les habitants de la localité. Une localité où les agriculteurs et les éleveurs vivent dans une parfaite harmonie et où chacun respecte son prochain. C’est l’une des rares zones de Lola où règne la paix entre agriculteurs et éleveurs, sans heurts ni affrontements.

Pour découvrir cette zone enclavée et montagneuse, le correspondant de Guineenews basé à Lola s’est rendu dans la localité pour une série de reportages sur les activités de ses habitants. Interrogé par Guinéenews, à travers le correspondant basé dans la localité, Amara Condé a fait un état des lieux sur la cohabitation en paix, entre les éleveurs et les agriculteurs : «chez nous ici, nos parents n’aiment pas la race zébu. Parce qu’ils sont souvent accompagnés par des maladies. Depuis la nuit des temps, nous sommes éleveurs et agriculteurs en même temps. On peut garder la race N’dama dans un enclos, on ne peut pas garder les zébus là-bas. La N’dama peut manger certaines herbes et se développer; tu ne peux pas faire ça avec les zébus. Si l’herbe diminue, la N’dama se développe là-bas. Si herbe n’est pas haute, la race Zébu ne se développe pas. Nous sommes des éleveurs comme les autres éleveurs.

Ici, il y a assez de propriétaires de bœufs dans chaque village. Chez nous ici, vous trouverez,  plus de 30 personnes, propriétaires de 150 têtes de bœufs, chacun. Dans notre enclos, personne n’a plus de 250 têtes. L’encadrement est optimal pour nous tous. Tout le monde n’est pas propriétaire de troupeaux, mais tout le monde est propriétaire au moins de deux à quatre têtes. Cela fait que nous n’avons pas accepté des Zébus chez nous. Dans ce district, il n’y a que la race N’dama appartenant aux habitants de la localité. C’est pourquoi il n’y a pas de conflits ici. Accepter les autres éleveurs avec le nombre dans les villages, ça allait être difficile. Cela provoque souvent des conflits dans les autres parties. Pendant la période de culture, nous mettons nos animaux dans les enclos. Même les moutons et les chèvres sont dans l’enclos. Ce que nous cultivons se trouve à la lisière du village. Malgré ça, il y a des dévastations, mais c’est géré en interne chez nous. Il y a assez de bœufs ici, vraiment,» a-t-il dit.

Parlant des difficultés, notre interlocuteur affirme : « en cas de fièvre aphteuse, nous injectons les bœufs avec la tétracycline et la boisson tonique

Notre interlocuteur précise que : « c’est une maladie très fréquente dans la localité de Morigbèdou où beaucoup d’animaux passent pour les autres régions. Ce ne sont pas les vétérinaires qui ont prescit ça, mais c’est nous-mêmes qui avons initié. Ce que l’on boit, si tu injectes un animal avec ça, ce n’est pas un problème. Les vétérinaires traitent avec le Fomic et d’autres produits qui traitent la fièvre aphteuse. Les animaux en provenance de la Côte d’Ivoire qui passent chez nous, ce sont eux qui contaminent les nôtres. Partout où les animaux contaminés passent, si tes animaux passent, ils seront contaminés à leur tour. Ça ne tue pas trop les grands animaux, mais ce sont les veaux qui sont victimes».

Pour les grands animaux, « si tu ne vois pas ton animal à temps, ça peut le tuer. Ça immobilise l’animal et attaque les pieds. Si tu regardes dans la bouche de l’animal, il y a une plaie au niveau de la langue jusqu’au ventre. Ça empêche l’animal de manger. Il n’y a pas encore de traitement de la fièvre aphteuse. Ici beaucoup d’animaux sont attaqués, même actuellement. Seulement, la fièvre aphteuse est moins grave que le charbon. Mais c’est bon, qu’il y ait la vaccination contre le charbon. Après la vaccination, l’animal est sauvé. Mais la fièvre aphteuse existe tout le temps. Bien que les vétérinaires viennent traiter les animaux, pour nous aider. C’est notre économie dont la sauvegarde incombe à nous, » a-t-il conclu.

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