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Au départ, voici comment se présente le problème : les agriculteurs demandent aux éleveurs de garder leurs cheptels pour épargner leurs champs. A leur tour, ces derniers plaident les agriculteurs, d’éviter de tuer gratuitement leurs animaux.
C’est ainsi que lors d’une rencontre entre les autorités locales et une délégation gouvernementale, le président du district de Gonota, Mamadi Traoré, a tiré la sonnette d’alarme sur les tensions persistantes entre agriculteurs et éleveurs dans la sous-préfecture de Gueasso. Il a plaidé pour une meilleure implication des présidents de districts et des chefs de secteurs dans le processus de déguerpissement des éleveurs installés illégalement.
« Nous demandons à la délégation, d’associer les présidents de districts et les chefs de secteurs, aux opérations de déguerpissement. Nous connaissons nos localités, les éleveurs nationaux comme étrangers, autochtones comme allochtones. Nous savons où se trouvent les parcs », a souligné Mamadi Traoré.
Le président de district a dénoncé la multiplication des dégâts causés par les animaux en divagation, pointant du doigt l’impunité dont jouiraient certains éleveurs. « Aujourd’hui, ce sont les paysans qui se retrouvent en prison, jamais les éleveurs. Pourtant, ce sont les champs qui sont détruits », a-t-il regretté, appelant à plus de responsabilité de la part des éleveurs. « Nous protégeons leurs bœufs en sensibilisant nos jeunes à ne pas leur nuire. À leur tour, qu’ils pensent à préserver nos champs. »
Traoré est allé plus loin, liant les frustrations communautaires à l’emprisonnement de certains agriculteurs. « On ne peut pas vivre en paix avec des gens qui font arrêter nos parents. Pour un retour durable à la paix, nous demandons la libération de nos frères incarcérés, à cause des conflits liés au bétail. »
En réponse, Djibril Diallo, porte-parole des éleveurs résidents, a reconnu la gravité de la situation tout en appelant à l’équité. « Un adage dioula dit : « si tu parles au chat, il faut aussi parler à la souris. Que les autorités impliquent également les autochtones qui connaissent les réalités du terrain, dans ce processus. »
Il a dénoncé les exactions contre les troupeaux : « les animaux ont été déplacés de force dans les champs, certains tués. Pourtant, les vrais fauteurs de troubles ne sont pas toujours les éleveurs. »
Tout en affirmant être lui-même agriculteur, en plus de son statut de porte-parole des éleveurs, Djibril Diallo a lancé à tous, un appel à la retenue : « n’amenez pas vos animaux dans les champs. Et s’il vous plaît, épargnez nos parcs. Arrêtons les incendies et les violences. »
Il a également souligné une difficulté croissante : la peur des jeunes d’exercer aujourd’hui, le métier de bouvier, à cause des tensions. « Aujourd’hui, il est difficile de trouver quelqu’un pour garder les troupeaux. Dès qu’on lui propose, il répond : je ne veux pas être battu. »
Les deux porte-voix, bien qu’appartenant à des camps opposés, s’accordent sur une nécessité urgente : restaurer la confiance et instaurer un cadre de dialogue participatif, pour prévenir l’escalade des conflits entre agriculteurs et éleveurs, dans la sous-préfecture de Gueasso.
Il faut retenir que l’État, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et l’élevage est entrain de rechercher des zones de pâturage, afin de créer des parcs modernes.