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A Thiéwéré, un grand village situé dans la forêt classée de Nialama, dans la sous-préfecture de Linsan Saran, le travail du bois et du fer est l’activité principale des hommes. Elle se perpétue de génération en génération.
Ces différentes activités artisanales font la renommée de la localité. Ici, forgerons et ébénistes cohabitent ensemble et évoluent dans les mêmes ateliers. On sculpte des outils traditionnels, mais pas des œuvres d’art. On y fabrique en plus, des houes, des dabas, des faucilles et des coupe- coupe, des mortiers, des pilons, des tabourets, des planchettes pour l’écriture ou la lecture du Coran ou des spatules, entre autres. C’est un village artisanal par excellence, a constaté sur place, Guineenews.
Amadou Baïlo Kanté, lui, s’est spécialisé dans les travaux de la forge. Il se réjouit des activités que leur ont léguées leurs parents, depuis des générations.
» Ici chez nous à Thiéwéré, nous nous focalisons sur le travail de la forge et la fabrication à partir du bois, d’ustensiles comme le mortier, le pilon, ou les tabourets. (…). Ces deux activités là, nous les tenons de nos parents qui, à leur tour les ont hérités de leurs parents et ainsi de suite. Moi, personnellement je me suis spécialisé en tant que forgeron. Mes autres frères, eux, sont dans la fabrication des planchettes pour la lecture ou l’écriture du Coran, les tabourets, les pilons et les mortiers. Mais, chacun de nous peut faire toutes les deux activités. C’est notre héritage. Et d’ailleurs, c’est ce qui fait la réputation de la famille et de la localité », se félicite notre forgeron.
Dans le même sillage, Mamadou Bhoye Kanté renchérit en expliquant que » chez nous, c’est une tradition qui s’est longtemps perpétuée et qui continue encore de se développer. C’est en quelque sorte notre héritage économique et culturel. Ce sont des activités qui sont, comme innées pour nous. Même un enfant qui n’a jamais travaillé dans l’atelier peut te fabriquer un tabouret, une planchette ou un mortier. C’est un savoir-faire qu’on a dans le sang, » s’affirme l’aîné de la famille.
Par rapport à la vente et à l’écoulement des produits, Mamadou Dian Kanté confie que » le plus souvent, on travaille sur commande. Du coup, nous n’avons pas besoin d’effectuer des déplacements. Les clients nous trouvent sur place. Mais parfois aussi, selon notre volonté, on part les vendre à Linsan centre ou bien à Komba. Nos produits sont toujours sollicités, compte tenu de la qualité du travail. L’écoulement n’a jamais été un problème. Comprenez aussi que ces produits sont lourds et nous n’avons pas des moyens de déplacement pour les acheminer dans les grands centres. C’est le souci qu’on a, si non, à part ça, on ne se plaint pas », reconnaît il.
Cependant, à en croire à nos interlocuteurs, tout n’est pas rose parfois. Le problème de l’accès à la matière première reste un handicap.
» Nous avons des soucis pour avoir le matériel. Pour avoir le fer, on doit se rendre jusqu’à Thianguel Bori, parfois. Et c’est très loin. (…). Pour ce qui est du bois, l’essence avec laquelle on travaille se fait de plus en plus rare. Parfois aussi le bois ne répond pas aux attentes. C’est ce qui nous préoccupe parfois » avoue Amadou Baïlo Kanté.
Interpellé par rapport aux outils de travail, Oumar kindy Kanté rappelle tout d’abord qu’ils sont forgerons.
» Vous savez, nous sommes avant tout d’abord des forgerons. Le matériel avec lequel on travaille ici, pour sculpter le bois, on le fabrique nous-même. Du plus petit au plus grand. Par rapport à la question, ce n’est pas un souci ».
A en croire toujours aux dires de Amadou Baïlo Kanté, perpétuer ce savoir-faire ancestral qui est celui de forger et de sculpter, est un devoir pour lui et les siens, pour sauvegarder la tradition.
Aujourd’hui, si à Thiéwéré, ces activités vivent et font encore vivre, ailleurs, dans des nombreuses localités, ces outils de marque traditionnelle sont largement concurrencés, par ceux modernes.