Le Rectorat de l’UGANC dément: « Nous n’avons reçu aucune plainte de harcèlement sexuel»

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 « Mon professeur m’envoie des vidéos pornos », témoigne une étudiante

Accusés de ne pas véritablement s’impliquer contre les harcèlements sexuels dont sont victimes certaines étudiantes, les responsables de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC) ont finalement décidé de briser le silence. Le Rectorat soutient n’avoir jamais reçu des plaintes dans ce sens et met en doute les statistiques du tout premier rapport du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRI) sur les cas des harcèlements sexuels dans les campus universitaires guinéens.

Sur la question, la vice-rectrice de l’UGANC, Mariame Béavogui, est catégorique. “Nous n’avons jamais reçu de plaintes sur des cas de harcèlement sexuel à Gamal”, a-t-elle démenti arguant que “régulièrement des réunions sont tenues”. “Le harcèlement est un sujet tabou, mais nous invitons les étudiantes à venir nous en parler pour que nous puissions prendre des mesures».

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Pour sa part, la responsable du service genre et équité a affirmé, à son tour, qu’il n’a jamais été saisi par rapport à un quelconque cas de harcèlement sexuel. « Depuis 4 ans, je suis au sein du service genre, mais je n’ai jamais reçu de plaintes concernant le harcèlement sexuel des étudiantes. Nous n’avons jamais eu de plaintes et ce n’est pas à une semaine où trois jours qu’on doit nous informer de la venue d’une commission d’enquête et même si tel est le cas, on doit se référer au service genre parce que nous sommes les premiers responsables à qui il faut faire des confidences sur ce sujet », souligne Mariame Camara, responsable dudit service.

Guinée : 24,10% des étudiantes victimes de harcèlement sexuel dans les universités

Un démenti non seulement aux accusations faites par les étudiantes, mais aussi du rapport du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRI) sur les cas des harcèlements sexuels dans les universités.

En effet, dans ce rapport de 20 pages, le MESRI dit avoir interrogé 50 étudiants de Gamal Abdel Nasser, 2 du personnel administratif et d’appui et trois personnes du pôle pédagogique.

Dans l’ensemble, 470 étudiants issus de 11 universités publiques et privées du pays ont été consultés dans l’élaboration du rapport.

Sur les formes de harcèlement les plus répandues dans ses universités qui touchent autant les femmes (50,43%) que les hommes (50%), près de la moitié (49,26%) disent avoir été victimes de cyberharcèlement, suivi du voyeurisme (34,56%), et d’attouchement sexuel (20,59%).

Ces différents harcèlements sont subis par des étudiants de la part des travailleurs de la scolarité (97,06%), des enseignants-chercheurs (95,59%) et de leurs camarades de classe (43,38%).

Pour appréhender les facteurs favorisant le harcèlement sexuel dans les relations interpersonnelles (hommes et femmes) au sein des institutions d’enseignements supérieurs (IES) de Guinée, quelques questions ont été abordées dans la nature des rapports entre les différents acteurs.

À propos, sur la foi des données empiriques obtenues de ces acteurs, notamment auprès des enseignants-chercheurs, 27,08% d’entre eux attestent que des personnalités profitent de leur position et influence professionnelle à l’intérieur du cadre universitaire, pour obtenir des faveurs sexuelles auprès des étudiantes.

Quant aux étudiants répondant aux mêmes questions, ce sont seulement 23,51% qui disent avoir connu le cas de certaines personnes qui usent de leur position pour obtenir un acte de nature sexuelle. Cette position est soutenue par 15,38% du personnel administratif/d’appui interrogé qui affirment les mêmes réalités que les étudiantes ou des collègues féminins subissent dans les milieux universitaires.

Sur la base des informations collectées auprès des victimes de harcèlement (hommes-femmes), il ressort du rapport une récurrence des comportements de la part des prédateurs étudiants-camarades, ce qui est par ailleurs dénoncé par les victimes auprès des autorités directes, en occurrence le chef de département.

Au regard des propos avancés par les victimes, l’analyse des données prouve que les autorités universitaires s’impliquent moins dans les cas de harcèlement au sein de leurs institutions.

L’ensemble de ces statistiques contredisent la version du service principal de l’institution censée assurer la chaîne de transmission des cas de harcèlement au sein du campus.

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