AUJOURD’HUI : 22 novembre 1970, agression portugaise contre la Guinée

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 22 novembre 1970, agression portugaise contre la Guinée

Après l’indépendance de la Guinée, le régime a servi le peuple de Guinée de plusieurs complots « réels ou imaginaire » qui ont coûté la vie à de nombreux guinéens mais aussi poussé beaucoup d’autres à l’exil. Même si cette agression portugaise de novembre 1970 semble être réelle, elle a quand même amené à la plus grande vague de répression de l’histoire de la Guinée.

Vers la fin des années 60, le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC) lance des opérations d’infiltration contre l’administration portugaise depuis la Guinée où s’est réfugié son leader Amilcar Cabral.

Au début, le Portugal optait plutôt pour une guerre raisonnable qui respectait les frontières des Etats voisins, mais en 1968, Salazar opte pour la manière forte et fait appel au général Spinola.

Le 6 mars 1970 le commandant Alpoim Calvão lance l’opération Gata Brava, qui donnera l’occasion de détruire un navire du PAIGC, le Bandim. Calvão commence à envisager même d’aller jusqu’au port de Conakry et détruire, grâce à des mines les bateaux du PAIGC.

L’opération que les portugais ont désigné par le nom de code « Mar Verde » qui signifie mer verte, avait donc pour but de détruire la flotte du PAIGC mais aussi à libérer les 26 prisonniers portugais détenus à Conakry.

C’est un samedi, le 21 novembre 1970 que les militaires portugais arrivent au bord de Conakry, ce sont au total 430 soldats portugais qui vont prendre part à l’opération, au bord de l’Orion, le commandant Calvão rédige l’ordre de mission transmis aux différentes unités :

  • Détruire le QG du PAIGC,
  • Libérer les prisonniers,
  • Détruire les embarcations du PAIGC,
  • Neutraliser l’aviation

Les assaillants étaient formés de plusieurs équipes qui savaient chacune ce qui devait être fait. L’équipe Viktor était chargée de neutraliser les navires de patrouilles du port de Conakry, à 1h 30, les canoës se jettent à l’eau avec 14 soldats, en 20 minutes ils reviennent à bord avec une mission accomplie.

Vers 2h 10, les lumières s’éteignent et la ville de Conakry est plongée dans le noir. L’équipe India vient d’atteindre son objectif : la centrale électrique de Conakry est hors service.

L’équipe Zulu était chargée d’attaquer la villa syli, le camp de base de la milice mais aussi la résidence du président, « j’ai été réveillé par les bombardements aux environs de 2h du matin. J’ai alors appris alors que Bellevue était attaquée. Je croyais que le président avait été tué » a dit à RFI Madifing Diané à l’époque stagiaire aux services de sécurité de la présidence. Zulu aussi était chargé de libérer les 26 prisonniers portugais ce qui fut fait.

L’équipe Oscar était quant à elle chargée d’attaquer le Camp de la Garde républicaine (devenu Camp Boiro ensuite), 40 soldats y sont envoyés et ils libèrent plus de 400 prisonniers malgré la riposte de la sentinelle.

L’équipe Mike avait pour objectif de prendre le camp Samory, ce qui fût fait sans verser une goutte de sang se souvient le responsable de cette équipe qui a témoigné sur RFI. Après s’être rendu maître des lieux, les soldats de l’équipe Mike font face à des renforts venus du camp Alpha Yaya, ils abattent au bazooka 16 véhicules militaires.

L’équipe Sierra était censée neutraliser les avions de combat de la Guinée à l’aéroport de Conakry, arrivé sur les lieux, le lieutenant João Januario Lopes témoigne: « j’ai dit aux soldats en leur montrant l’aéroport : “Est-ce là l’objectif à détruire, cet aéroport que nous avons construit nous-mêmes, que nos frères ont construit ? Moi, je n’attaque pas. Que tous ceux qui ne veulent pas non plus attaquer restent avec moi”. Il y avait 24 hommes avec moi, et personne n’a voulu attaquer ; ils sont tous restés avec moi. »

Au petit matin, à 4h 30, le commandant Alpoim Calvão fait le point sur la situation « les objectifs du PAIGC sont atteints, nous avons le contrôle de la mer et sommes en bonne voie de maîtriser la terre mais le contrôle des airs nous échappe et aucun signe de Sékou Touré. (…) j’ai pris la décision de retirer les troupes. » Tous regagnèrent le navire sauf les hommes du FLNG.

Vers 10h, la riposte populaire s’organise et la mission portugaise Mar Verde est un échec. Jean Paul Alata témoigne : « Ce n’est que vers dix heures que la résistance s’organisera réellement, sous l’impulsion de Diop Alassane qui se dépense sans compter. Il commencera alors à recevoir les premiers éléments du bataillon de Kérouané du lieutenant Sidi Mohamed et de celui de Labé du capitaine Mara Khalil. »

Cet article a été rédigé à l’aide d’une enquête réalisée par RFI et la FIDH, disponible ici

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