Le PM nommé, quid du nouveau gouvernement ? (Edito-Djoma de Mognouma)

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Déjà trois Premiers Ministres en moins de trois ans d’exercice du pouvoir. Les militaires au trône depuis le 05 septembre 2021, ont leur nouveau Premier ministre.

Il s’agit de l’homme politique Bah Oury. Celui-ci succède ainsi à Dr Bernard Goumou, brutalement éconduit du palais de la colombe, il y a plus d’une semaine, pour faute lourde, puis ramené à s’excuser auprès de son ancien patron dans un discours dithyrambique, quand il devait définitivement dégager des lieux qu’il a occupés durant 18 mois.

Le ratio est faible, en comparaison avec, notamment le régime précédent, qui, en onze ans de pouvoir, n’a composé qu’avec trois Premiers Ministres.

Le palais qui a toujours décidé, cela depuis trop longtemps, en dépit de toute cohérence, pour cette fois, a surpris agréablement.

Dans le choix du chef du gouvernement, le profil était l’aspect le plus scruté pendant cette période où les frustrations s’amoncellent entraînant des crises majeures, qui ont amené une bonne partie de l’opinion à douter pour la suite.

Cette nomination inattendue couvre l’homme du palais d’un courant de sympathie qui s’était fortement érodée.

Bah Oury a le background qu’il faut pour ce poste. En conviennent de nombreux observateurs. Il a aussi un parcours qui plaide en sa faveur, doublé d’une très grande expérience.

Sa connaissance du pays et de ses hommes politiques, est aussi un atout majeur. Des qualités qui tranchent avec celles qu’avaient ses prédécesseurs, propulsés à ce poste, hélas, au gré des combines de toute sorte.

Justement, il faut craindre la répétition de ses manœuvres de la part des tout-puissants qui chercheraient ainsi, à avoir, sous leurs bottes, le nouveau gouvernement.

Déjà marqué à la culotte, comme jamais, par les deux très puissants collaborateurs du Président de la Transition, qui se révèlent être les artisans incontournables de la composition du futur gouvernement, Bah Oury risque de prendre un gros bide à cette première bataille cruciale. Avec le risque pour lui d’avoir à faire à des collaborateurs au sein du gouvernement, qu’il n’a pas choisis ou au choix desquels, il n’aurait pas été associé. Toute chose qui pourrait doucher l’espoir suscité par sa nomination.

Ce serait aussi trahir la volonté exprimée, à travers son choix, par l’homme du palais Mohamed V. Cette volonté de rupture et réorientation stratégique des objectifs de la transition, qui ignorait bigrement le retour à l’ordre constitutionnel.

Une transition qui se plaisait, hélas, de composer avec des cadres expérimentés, qui ont vendu de la chimère avec des CV fabriqués de bric et de broc.

Le General-Président doit rester conforme à sa nouvelle dynamique de rupture. Il doit, à cet effet, résister aux clans qui bourdonnent dans ses oreilles, dont l’objectif est de préserver des intérêts sordides avec l’insidieuse ambition de contrôler une bonne partie de l’équipe à constituer. Quid de la qualité ?

Le peuple attend le nouveau gouvernement pour continuer à rêver. A défaut, prendre son mal en patience, continuer à tourner les pouces, quand on sait qu’il n’y a rien en face pour imposer une autre cadence, un autre rythme.

In Djoma

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