La problématique de la transition guinéenne à 9 mois de la fin- Lettre ouverte au Premier ministre

il y a 7 mois 110
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À Monsieur le Premier Ministre chef du Gouvernement,

Après votre rencontre avec les coalitions politiques le 25 mars 2024, le contenu de votre allocution reste très préoccupant quant à la volonté qui aurait pu sous-tendre les actions du gouvernement pour un calendrier objectif devant assurer le retour de la Guinée à l’ordre constitutionnel à la fin de l’année 2024.

D’une part, le premier ministre dit que les questions politiques et de fin de la transition ne sont pas la priorité face à l’économie et le social et ne saurait être envisagés en 2024 en dehors éventuellement du référendum et, d’autre part, Il promet avec son gouvernement de tout mettre en œuvre pour faire respecter la parole et la promesse présidentielles à savoir la fin de la transition en 2024.

Selon lui, si on réussit à faire le référendum constitutionnel en 2024 se serait une prouesse à saluer, hélas !

Monsieur le premier ministre, avec la volonté et le patriotisme on peut effectivement réaliser ces trois consultations électorales- référendum, élections législatives et l’élection présidentielle dans les neufs mois qui restent de l’année 2024.

Le Sénégal vient de réaliser une élection présidentielle en deux semaines en jouant sur tous les délais constitutionnels appuyé sur la volonté du peuple, des institutions et du gouvernement.

Ce qui ma intéressé dans votre déclaration c’est votre volonté de travailler pour faire respecter la parole présidentielle, celle, comme il l’a dit le Président, de ne  pas faire un jour de plusau pouvoir après le 31 décembre 2024. Les politiques sont engagés à jouer leur partition pour faire respecter cette parole en présidentielle en tenant toutes les élections en 2024.

Pour y arriver, vous devriez donner la priorité absolue à la nouvelle constitution, au fichier électoral et à l’organe de gestion des élections. Ce sont les trois thématiques fondamentales pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Si le projet de constitution qu’on élabore depuis longtemps était mis à disposition ce mois d’avril 2024, en ce même mois d’avril les attributions et compétences de l’ancienne CENI seraient transférées par décret au nouveau organe de gestion des élections. D’avril à début juin 2024 le travail se ferait sur le fichier électoral et la réactivation des CARLES.

Le référendum pourrait se tenir en fin juin 2024 et sans rapatrier les matériels, les élections législatives seront tenues en fin septembre et la nouvelle Assemblée nationale pourra commencer le travail par la session budgétaire du 05 octobre 2024.

Notre élection présidentielle pourra valablement se tenir en fin décembre 2024.

Je répète que nos voisins sénégalais avec la  volonté viennent de le faire en seulement deux semaines.

Nous avons un fichier électoral et, comme dans tous les pays, c’est toujours le dernier fichier qui est révisé ordinairement ou exceptionnellement.

En octobre 2020, les experts de la CEDEAO en collaboration avec le MATAD ont validé la conformité du fichier électoral en s’alignant de ce fait sur les résultats de la CENI et le rapport de l’OIF.

Le fichier électoral est l’élément essentiel et fondamental pour le retour à l’ordre constitutionnel car c’est sur lui que repose l’expression du suffrage de chaque citoyen et citoyenne de la Guinée.

Il a longtemps et malheureusement été un sujet de discorde récurrent entre les gouvernements et les partis politiques de l’opposition.

Le 24 septembre 2020 une séance de travail dirigée par les experts de la CEDEAO en présence du gouvernement guinéen et des Ambassadeurs des États de la Communauté à servi de cadre à la présentation sur les résultats du rapport de la mission portant audit du fichier électoral guinéen dont la conclusion était qu’après la radiation des 24000 électeurs mineurs, les 343 déclarés décédés, les 652000 sans pièces justificatives, le retrait des 212000 doublons et 84 fraudes d’identité , le fichier global d’électeurs s’élevait à 5.410.000 électeurs dont 5.310.900 électeurs sur le territoire guinéen et 90.943 électeurs à l’étranger.

Sur la base de ces informations numériques, l’organe de gestion des élections doit lancer dans les délais les plus courts possibles, une révision exceptionnelle des listes électorales sur l’étendue du territoire en collaboration avec les acteurs politiques et les partenaires techniques et financiers cette opération, si elle est de bonne volonté de part et d’autre, permettra d’assainir le fichier électoral en extirpant les personnes décédées, en radiant les doublons et en introduisant les nouveaux électeurs ayant atteint l’âge de voter.

Pour y arriver, il faudra réactiver , en collaboration étroite avec les partis politiques les commissions administratives de révision des listes électorales (CARLE),revisiter les stocks d’équipements et tous matériels électoraux en vue de leur déploiement dans les préfectures,, quartiers et districts dupays.

Redéployer les 2000 ou plus si nécessaire, operateurs de recensement, d’assainissement et d’enrôlement des électeurs. Ceux-là figurant déjà dans le répertoire de la CENI et du MATAD.

Il y a  trois semaines en arrière, tout le monde croyait que tout était gâté au Sénégal en terme d’élection présidentielle quand Macky Sall a créé tout ce qu’on sait et repousser la date de l’élection de février à décembre 2024 ; l’intransigeance du Conseil constitutionnel et la volonté de la classe politique, des intellectuels, des sages et des religieux, la jeunesse, les femmes l’élection présidentielle s’est tenue en deux semaines et le Sénégal a eu son Président de la République en moins de 48 heures.

Voilà des prouesses, des œuvres historiques que nous devons aussi égaler ou surpasser.

En conclusion et comme vous promettez de mettre tout ce qui est possible en œuvre pour faire respecter la parole présidentielle, nous suggérons de détacher le recensement général et administratif de la population de la mise en place d’un fichier électoral et la réalisation des autres aspects techniques.

Le  référendum sur la constitution pourra se tenir en fin juin 2024 et les législatives se tiendront valablement en août septembre et l’Assemblée nationale prendra fonction et commencera ses travaux par la session budgétaire du 05 octobre 2024.

La préparation de l’élection présidentielle commencera immédiatement et pourra se tenir en décembre 2024.

C’est avec un tel engagement sans équivoque que les  Partenaires Techniques et financiers pourront nous accompagner aussi bien dans le processus électoral que dans nos préoccupations économiques et sociales.

Les Grandes Nations sont celles qui réalisent les œuvres historiques qui s’incrustent de façon indélébile dans les annales de l’histoire de l’humanité.

Quand les homme décident avec une ferme volonté Dieu Tout Puissant approuve !

Honorable Elhadj Dembo Sylla

Vice-président de l’Union Démocratique de Guinée (UDG)

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