L’ire de ANAD: « deux ans après le putsch, la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel n’existe plus »

il y a 10 mois 228
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Devant un parterre de journalistes ce mercredi 29 novembre 2023, les leaders politiques membres de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) de Cellou Dalein Diallo ont dressé le bilan de la gestion de la transition par le CNRD, depuis plus de deux ans. Dans une déclaration rendue public à cet effet, ces leaders dénoncent beaucoup manquements et de non-respect par le CNRD, des engagements de départ.

Selon l’ANAD,« l’enlisement de la transition »est liée à la gestion« unilatérale et autoritaire » de la transition par le CNRD. L’autre constat, selon la déclaration, que partagent la majorité des Guinéens aujourd’hui, est que« l’arrivée au pouvoir du CNRD, le 5 septembre 2021, loin d’ouvrir une transition, marque plutôt la continuité d’un régime autoritaire qui entend s’accrocher au pouvoir aussi longtemps que possible et gouverner par la seule force des armes et non du droit ».

Au rang des nombreux manquements aux engagements du CNRD dénoncés par, l’on peut noter :

– L’élaboration unilatérale de la Charte de la transition et sa violation délibérée et répétée dont l’article 77 prévoit : « La durée de la transition sera fixée de commun accord entre les Forces Vives de la Nation et le Comité National du Rassemblement pour le Développement ;

– L’hyper présidentialisation du régime réduisant ainsi au statut d’assujettis le gouvernement, le CNT et les organes judiciaires se traduisant par une concentration des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire dans les mains du CNRD, les militaires décident de tout, tout seuls, sans concertation aucune ;

– Le refus, dans le mépris et l’arrogance, de répondre à l’appel au dialogue sur la transition des forces vives les plus représentatives de la nation ;

– La mise en place du gouvernement de la transition sans concertation politique préalable ;

– La désignation autoritaire des membres du CNT en imposant à la présidence de l’Institution une personnalité controversée dans le pays et la sous-représentation des partis politiques en son

– La volonté dissimulée du CNRD de rester au pouvoir aussi longtemps que possible illustrée par l’imposition d’un chronogramme irréaliste et onéreux (600 millions de dollars US) incluant le RGPH et le RAVEC, deux opérations longues et coûteuses, comme moyen de génération du fichier alors qu’une révision classique aurait suffi ;

– Le transfert au MATD de la responsabilité d’organiser les élections, en lieu et place d’un Organe de Gestion des Élections (OGE) indépendant et consensuel, en violation de la Charte de la transition et des engagements internationaux de la Guinée notamment la charte africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance ainsi que le protocole additionnel de la CEDEAO ;

– L’instrumentalisation à outrance de la Justice par l’Exécutif à des fins politiques et sa …théâtralisation, désacralisation, banalisation à des fins

– Les multiples atteintes portées à la liberté de la presse avec la répression de journalistes, le démantèlement per effraction des émetteurs du Groupe de presse Afric Vision, le brouillage des ondes des radios et dem et Djoma FM, ainsi que te sabotage de la presse en ligne (Guinéematin, inquisiteur) et des réseaux sociaux commandités pour faire taire toutes les dissonantes ;

– Le gel des comptes et la dissolution ciblée des Conseils communaux pour les remplacer par des délégations spéciales en violation flagrante du Code des collectivités locales ;

– La décision de nomination des membres des Conseils de quartier et de District par les gouverneurs de région, une atteinte grave à la démocratie locale, notamment au principe de la libre administration des collectivités locales : La réquisition illégale de l’armée par le MATD pour le maintien et le rétablissement de l’ordre public ;

– Les nombreuses nominations à caractère ethnique dans l’administration publique entrainant une rupture d’égalité entre citoyens, le mérite n’étant plus le critère de choix ;

– La restriction des droits et libertés des citoyens dont la liberté de réunion et d’association, la liberté d’expression et d’information et l’interdiction générale et absolue de manifester dans la rue et sur les places publiques à l’exception des mouvements de soutien au CNRD ;

– La diatribe de Doumbouya contre la démocratie qui, selon lui, « a du mal à s’adapter à nos réalités, à nos coutumes, à notre environnement « , à la tribune des Nations Unies est une preuve éloquente de sa méconnaissance des textes fondateurs de l’Union Africaine (PUA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ;

– La course effrénée à l’enrichissement illicite et la corruption à grande échelle caractérisée notamment par le recours abusif au gré à gré avec son lot de surfacturations, malversations et rétro commissions ;

– Les assassinats répétitifs en toute impunité, de plusieurs manifestants par les forces de défense et de sécurité dans le cadre de manifestations pacifiques.

Pour l’ANAD,« tous ces manquements et violations graves ont altéré profondément le climat sociopolitique, conduit à la situation de blocage actuelle et transformé cette transition en un véritable cas d’école de démagogie populiste où le superflu l’emporte sur l’essentiel ».

MohamedNana Bangoura

Lire l'article en entier