L’ancien DG de la police à la barre : « Après le decompte, il y avait 54 corps dans les camions »

Après la fin du témoignage du Général Ansoumane Camara Baffoé devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, ce mardi 5 decembre 2023, c’était au tour du Général Valentin Haba de se présenter devant la barre pour apporter son témoignage dans le cadre du procès des massacres du 28 septembre 2009.

Dans sa narration, l’ex directeur général de la police au moment des faits, a tout d’abord précisé qu’à la veille de la manifestation du 28 septembre 2009, des dispositions ont été prises pour encadrer la manifestation.

Selon le général Valentin Haba, il s’est rendu au stade après avoir reçu l’appel du Général Baffoé qui, au bout du fil lui dit-il a dit que « tout est gâté ». Une fois sur place, l’ancien directeur général de la police nationale, dit avoir rencontré le Colonel Thiégboro Camara qui a fait savoir que ce sont les leaders qui ont été blessés

« Pendant que je parlais avec Thiégboro, j’ai regardé le fauteuil arrière de la voiture j’ai vu Elhadj Cellou Dalein. Je me suis approché de lui je lui ai demandé si c’était pas grave il me dit ça va (…) Ensuite je me suis retourné vers le ministre Thiégboro je lui ai demandé où tu les amènes ? il me dit qu’il les amène à la Clinique Pasteur. C’est à ce propos que lui et moi on s’est séparé », a t-il relaté.

Quand nous sommes rentrés au stade, jusqu’au niveau de la pelouse, on a pas vu de corps. Quand on sortait du côté du stade olympique, on a vu le premier corps, ensuite le second.

Une fois dans l’enceinte du stade, l’officier de la police, a indiqué avoir constaté la présence des corps au stade.

« Quand nous sommes rentrés au stade, jusqu’au niveau de la pelouse, on a pas vu de corps. Quand on sortait du côté du stade olympique, on a vu le premier corps, ensuite le second. C’est en ce moment que je me suis arrêté, j’ai demandé au Général Baffoé de mettre un dispositif de sécurité sur place et que personne ne rentre. Ensuite on a essayé de faire le tour, nous sommes allés vers le stade annexe. Au niveau de la porte, j’ai vu le portail était renversé. À ce niveau, il y avait 17 corps. Je suis ressorti, j’ai pris mon téléphone pour appeler notre ministre le Général Toto. Je lui ai fait le point de la situation en l’informant qu’il y avait des corps. Ensuite il m’a dit attendez je vais vous envoyer des camion », a souligné l’officier Valentin Haba.

Après avoir accompagné les corps au camp Samory, il dit également avoir rendu compte à son patron, le général Mamadouba Toto Camara qui, à son tour, a ordonné le ministre de la Santé de prendre en charge les corps.

« Quand les corps ont été rassemblés, ils ont procédé à l’embarquement. On s’est dirigé vers le camp Samory et les véhicules sont rentrés là. J’ai dit aux hommes de sécuriser les corps et attendre que je comprenne pourquoi on est là (…) Le Général Toto que j’ai appelé est arrivé, il m’a demandé il ya combien de corps, j’ai dit que je n’ai pas compté. Il m’a demandé de compter. Des hommes sont montés pour compter. Après le decompte, il y avait 54 corps dans les camions. Ensuite, le ministre Toto s’est adressé au ministre de la santé, en lui demandant de prendre les corps en charge (…) Après avoir mis les corps à la disposition du ministre de la Santé, on a regagné nos positions donc c’est en ce moment que la journée du 28 a pris fin de notre côté », a-t-il conclu .

Mariame Diallo pour Actuguinee.org
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