Kindia – Carrière de Koliady : l’exploitation qui étouffe les habitants

il y a 3 heures 21
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Dans le quartier Koliady, situé dans la commune urbaine de Kindia, l’exploitation intensive d’une carrière de gravier et de sable bouleverse profondément le quotidien des habitants. Entre terres agricoles dégradées, routes endommagées et insalubrité, les riverains tirent la sonnette d’alarme.

Sékou Camara, agriculteur depuis plusieurs décennies, déplore la destruction progressive de ses terres.

« Ce bas-fond, hérité de nos parents, ne produit plus rien. Avant, nous cultivions du riz deux fois par an. Aujourd’hui, il faut d’abord dégager le gravier et le sable avant de planter. Et malgré tout ça, nous ne bénéficions en rien de cette carrière », affirme-t-il, amer.

Même constat chez Fodé Moussa Camara. Pour lui, cette activité extractive met en péril l’agriculture, principale source de revenus dans la zone : « Les camions détruisent nos routes et endommagent nos maisons. L’agriculture, c’est tout ce que nous avons. Si elle disparaît, que deviendrons-nous ? »,

À cette précarité s’ajoute une crise d’accès à l’eau potable. Fatou Sylla, habitante du quartier, pointe du doigt la pollution des sources d’eau.

« En saison des pluies, l’eau est souillée par les ruissellements venus de la carrière. Elle devient imbuvable. On est obligés d’acheter des sachets d’eau pour éviter de tomber malades », témoigne-t-elle.

Malgré les retombées économiques générées par l’exploitation de la carrière, les riverains disent ne percevoir que des miettes. Aboubacar Bangoura, président du conseil de quartier, fustige une répartition inéquitable des ressources :

« On nous donne 10 % des revenus sur les 100 % encaissés. L’État et les exploitants doivent prendre leurs responsabilités. Nous vivons dans la misère pendant que la carrière profite à toute la ville », déplore-t-il.

Face à cette situation, les habitants de Koliady réclament une gestion plus équitable des ressources naturelles et des actions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie. Pour eux, il est temps que leur souffrance cesse d’être ignorée.

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