Kankan : Bras de fer entre la délégation spéciale et les boulangers, le pain disparaît des étals

il y a 3 heures 14
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Depuis le 2 septembre, les habitants de Kankan vivent une situation inédite : le pain, aliment de base de leur quotidien, est devenu introuvable. Dans les boulangeries comme dans les boutiques, la miche a tout simplement disparu, plongeant la ville dans une crise alimentaire aiguë.

Une décision unilatérale à l’origine de la crise

Tout est parti d’une réunion à la mairie de Kankan le 1er septembre. À l’issue de celle-ci, le président de la délégation spéciale, Arafan Moussa Koulibaly, a annoncé la baisse du prix de la miche de pain de 5 000 à 3 000 francs guinéens. Une mesure justifiée par la chute du prix de la farine, passé de 500 000 GNF à 360 000 GNF.

Pour les autorités, cette décision visait à soulager le pouvoir d’achat des citoyens. Un communiqué a même mobilisé forces de sécurité, chefs de quartiers et chambres de commerce pour en garantir l’application.

Les boulangers entrent en résistance

Mais les boulangers n’ont pas digéré la méthode. Estimant que la mesure a été imposée sans concertation, ils dénoncent une décision unilatérale et autoritaire. En guise de riposte, la production a été stoppée net, entraînant une pénurie totale dès le lendemain.

Contacté, le président régional des boulangers a refusé de s’exprimer, mais une source proche du secteur assure que la colère est moins liée au prix qu’à la manière dont la délégation spéciale a agi.

Une population prise en otage

Dans les rues de Kankan, l’incompréhension et la frustration dominent. Privés de pain, les habitants se sentent piégés dans un bras de fer dont ils sont les premières victimes. « On ne sait plus quoi donner à manger aux enfants », confie une mère rencontrée devant une boulangerie fermée.

Pendant ce temps, les tentatives de médiation s’enlisent. Sollicité par les journalistes, le président de la délégation spéciale n’a pas souhaité répondre, entretenant le flou sur une possible sortie de crise.

Un conflit révélateur

Ce bras de fer met en lumière les tensions entre la régulation autoritaire des prix par l’État local et les réalités économiques des boulangers. Les autorités invoquent l’intérêt général et la justice sociale ; les boulangers défendent la viabilité de leurs activités.

En attendant un compromis, c’est toute une ville qui subit. La résolution de la crise passera nécessairement par un dialogue ouvert, conciliant le droit des citoyens à un pain abordable et la survie économique des artisans boulangers.

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