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Pour la première fois, la Guinée organise les Journées de la Planification et de la Coopération Internationale (JPCI), un forum inédit de dialogue stratégique, porté par le ministère du Plan et de la Coopération internationale. Tenue les 25 et 26 juin 2025, cette première édition se déroule sous le thème évocateur : « Réinventer la planification et la coopération pour une Guinée émergente, inclusive et résiliente ».
Des ministres, experts, économistes de renom et partenaires internationaux se retrouvent pour réfléchir à la planification du développement dans un monde en mutation. Des figures de proue telles que Mme Nialé Kaba (Côte d’Ivoire), Romuald Wadagni (Bénin), Donald Kaberuka, Lionel Zinsou, Hubert Védrine, Dambisa Moyo, entre autres, prennent part à des panels de haut niveau. La Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur, est fortement représentée.
Une vision structurante pour la Guinée
« Ce moment est historique », a lancé Ismaël Nabé, ministre du Plan et de la Coopération international, lors de la cérémonie d’ouverture de ces JPCI ce 25 juin à Conakry. Il salue une initiative qui place la planification stratégique et la coopération au cœur du processus de transformation du pays. Pour lui, il ne s’agit pas d’un simple colloque mais d’un jalon fondamental dans le parcours vers « un avenir partagé et rigoureusement planifié ».
De son côté, le Premier ministre BAH Oury, dans un discours dense et visionnaire, replace les JPCI dans le long cours de l’histoire guinéenne : « Nous avons connu l’économie dirigiste, le libéralisme désordonné, aujourd’hui, c’est une nouvelle ère qui commence. Une ère où la planification devient un outil de transformation, pas seulement économique, mais aussi sociale et institutionnelle. »
Évoquant les chantiers en cours, il souligne l’importance stratégique du recensement général de la population et du recensement administratif à vocation d’état civil, deux piliers de l’État moderne. Et il rappelle l’enjeu national du projet Simandou 2040, qu’il qualifie de « test de maturité collective » pour la Guinée. Ce projet, au-delà du minerai de fer, doit devenir, selon lui, « le socle d’une nouvelle économie guinéenne inclusive et productive ».
La coopération internationale, un levier de transformation
Dans une intervention, Kristel Younes, Coordinatrice Résidente du Système des Nations unies, a salué les progrès en cours tout en appelant à « un alignement robuste des efforts » pour éviter les chevauchements, renforcer l’efficacité et construire la confiance.
« Nous ne parlons plus d’aide, mais de partenariat pour la transformation », a-t-elle martelé, en insistant sur une logique de co-construction, de redevabilité et d’efficacité mutuelle. Elle a particulièrement insisté sur le programme Simandou 2040, qu’elle qualifie de projet moral autant qu’économique.
Un espace de réflexion et d’engagement
Structurées autour de deux panels thématiques majeurs, les JPCI abordent des problématiques centrales :
Panel 1 : Le rôle de la planification stratégique dans le développement économique et social ;
Panel 2 : Coopération internationale : mobilisation des ressources dans le nouveau contexte mondial.
Les échanges visent à renforcer les capacités des acteurs guinéens, partager des expériences réussies et identifier les leviers d’une planification plus inclusive. De nombreux anciens ministres, experts internationaux, représentants d’institutions multilatérales et leaders du secteur privé guinéen y participent.
Les JPCI entendent installer un cadre de concertation biannuel entre État, partenaires techniques et financiers, société civile et secteur privé. Objectif : créer un dialogue continu sur la planification, la mobilisation des ressources, la transparence et l’innovation dans la conduite des politiques publiques.
Ce cadre devra, selon les autorités, « améliorer la coordination de l’aide, favoriser la territorialisation des politiques publiques, et renforcer le lien entre planification et budgétisation ».
Plus qu’un simple événement institutionnel, les JPCI marquent le retour de la Guinée sur la scène de la planification stratégique mondiale, avec la volonté d’en faire un instrument de souveraineté, de résilience et d’équité.