Interdiction des unités de production d’eau : « Si on laisse faire, ils finiront par empoisonner tout le monde »

il y a 8 heures 43
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Ces derniers jours, le gouvernement a pris des mesures contre 1 724 unités de production d’eau en Guinée, fermées hermétiquement pour non-conformité. Cette situation a provoqué un manque de sachets d’eau dans certaines parties de la capitale, ainsi qu’une augmentation des prix. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, ce mercredi 23 juillet 2025, certains citoyens saluent la décision de fermeture, affirmant qu’elle va assainir le secteur. D’autres l’ont cependant critiquée, estimant qu’il n’y a pas d’eau potable disponible et que ces unités avaient permis d’éviter des maladies, autrefois récurrentes.

Mohamed Camara, informaticien

Mohamed Camara, informaticien, demande à l’État de contrôler au lieu d’interdire. « Nous demandons à l’État de contrôler. On n’a pas d’eau potable, il faut voir comment ils produisent, au lieu d’interdire carrément. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités », a-t-il déclaré.

Sidiki Condé, frigoriste de profession

Pour Sidiki Condé, frigoriste de profession, la mesure est salutaire. « Franchement, moi j’apprécie. Quand j’ai appris la décision, j’étais vraiment rassuré. Je suis sûr que nous sommes protégés. Il y a des gens qui fabriquent de l’eau n’importe comment, certains puisent dans les puits… Ce n’est pas bon. L’eau en sachet nous protège de beaucoup de maladies. Dans les années 1990, par exemple, on avait des cas de choléra à chaque saison. Depuis qu’on consomme cette eau, ça nous a épargnés de beaucoup de maladies. Mais il faut que cela respecte les normes. On ne peut pas laisser les gens fabriquer n’importe quoi, surtout ce qu’on consomme. L’eau doit être propre, conforme à la loi. Je suis d’accord avec la démarche du ministère du Commerce, mais il faut un suivi rigoureux. Il ne faut pas qu’on revienne à l’ancien système de l’eau en sachet attaché, qui était vraiment inquiétant. Il faut que l’État contrôle aussi ce qu’on mange comme les Magui. Si on laisse faire, les gens finiront par empoisonner tout le monde. Il faut des règles pour tout », a dit Sidiki Condé.

Ibrahima Sory Dioubaté, coiffeur

Ibrahima Sory Dioubaté, coiffeur de profession, salue aussi la décision d’interdiction. « On devait interdire les sachets d’eau. Quand on parle de développement, il faut éliminer cela. Dans d’autres pays comme l’Algérie ou la Tunisie, c’est l’eau en bidon. Moi, je n’ai pas confiance en l’eau en sachet… »

Pascal Fofana, vendeur de café, de son côté, indique que certes la décision est salutaire, mais le respect des normes sanitaires doit être de mise. Selon lui, le prix des sachets d’eau a aussi augmenté.

Pascal Fofana, vendeur de café

 « Dans les années 90, on avait de sérieux problèmes ici, notamment le choléra. L’eau en sachet nous en a protégés. Mais maintenant, si les unités de production ne respectent pas les normes, c’est grave. Certains clients disaient ce matin que la décision est salutaire. Dans certaines usines de production, on ne respecte pas les conditions d’hygiène. Je suis d’accord pour qu’on ferme celles qui ne respectent pas les règles, mais pas toutes ! Celles qui ne sont pas en conformité doivent être mises en demeure pour se régulariser. Si après ça, ils refusent, là on peut fermer. Ces deux derniers jours, on a souffert. Le prix a doublé ! On payait le sachet à 5 000 francs, maintenant c’est 10 000. Moi, j’ai acheté un paquet à 8 000 francs d’eau de Coyah, comment revendre ça ? Il y en a qui profitent de la situation pour augmenter les prix. Et puis, je doute que les unités restantes puissent couvrir toute la demande à Conakry. L’État doit revoir tout cela, sinon ça va créer un autre problème. Les citoyens vont se plaindre », a-t-il martelé.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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