Inondations : ‘’un citoyen qui met du béton pour réorienter une canalisation ne pense pas au dérèglement climatique’’ (DG de l’ANGUCH)

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Plus de sept morts et d’importants dégâts matériels : c’est le bilan officiel de l’inondation qui a secoué la capitale dans la nuit du mercredi 30 au jeudi 31 juillet 2025, à Conakry.

Retrouvé sur un site à Kissosso Bas-fonds, le directeur général de l’Agence nationale de gestion d’urgence et de catastrophe humanitaire (ANGUCH), Lancei Touré, a lancé un appel à un changement radical dans l’approche de gestion des catastrophes. Il met l’accent sur l’anticipation et l’organisation communautaire. Face au dérèglement climatique, il invite les citoyens à ne pas obstruer les canalisations, à suivre les alertes météorologiques, mais surtout à prévoir la réquisition des lieux publics comme les écoles ou les maisons des jeunes pour accueillir les populations menacées en période de forte pluviométrie.

‘’Un citoyen qui met du béton pour réorienter la canalisation juste pour lui, pour construire, n’a pas pensé qu’il a une famille, qu’il y a un dérèglement climatique. Ces inondations-là, ce n’est pas en Guinée seulement, c’est toute la sous-région. Aujourd’hui, au Nigeria, il y a plus de 120 morts. Au Tchad, il y a des inondations. Au Mali et au Niger aussi’’

 

« Nous sommes les premiers responsables de notre propre sécurité. La protection civile, c’est son mandat d’intervenir. Le gouvernement, à travers la police, l’armée, c’est notre mandat d’intervenir. Nous, par exemple, le volet humanitaire, c’est notre mandat. Mais le volet humanitaire intervient à quel moment ? C’est juste au niveau des conséquences.

Vous voyez un citoyen qui met du béton pour réorienter la canalisation juste pour lui, pour construire. Il n’a pas pensé qu’il a une famille. Il n’a pas pensé qu’il y a un dérèglement climatique. Ces inondations-là, ce n’est pas en Guinée seulement, c’est toute la sous-région. Aujourd’hui, au Nigeria, il y a plus de 120 morts. Au Tchad, il y a des inondations. Au Mali et au Niger aussi.

En ce qui nous concerne, la Guinée, encore une fois, l’État n’arrêtera jamais parce qu’on en a parlé l’année dernière, on en a parlé cette année, et l’État ne cessera jamais d’intervenir auprès des citoyens. Mais le premier message et le premier responsable qui doit passer, ce sont les chefs de ménage qui habitent dans ces coins. J’ai dit et je réitère : nous sommes les premiers responsables de notre propre sécurité. Avant de venir ici, nous devons réfléchir au fait qu’on a une femme, qu’on a des enfants. On peut être bloqué par la pluie, par l’eau à tout moment, même à 3h du matin.

On fera le secours, mais en attendant, les personnes sont parties. Donc, encore une fois, notre visite sur le terrain, c’était de s’enquérir du volet humanitaire, constater les dégâts avec le premier responsable de la commune et encore tirer les leçons. Je pense que ce n’est pas encore fini. Ce n’est pas seulement au niveau de la Guinée. Il y a vraiment un dérèglement climatique », a-t-il déclaré.

Le directeur général de l’ANGUCH met en avant une stratégie déjà adoptée dans certaines zones à risque comme Coyah Bananeraie, où les habitants développent désormais des réflexes préventifs. Pour le mois d’août, il prévient que la situation sera critique.

« Je profite de vos micros pour interpeller : nous sommes presque début août. Aujourd’hui, c’est le dernier jour du mois de juillet. Vous aurez les alertes avec la météo au fur et à mesure, mais sachez que le mois d’août sera intense, avec une forte pluviométrie.

Il y a eu une cartographie des zones à haut risque d’inondation qui a été faite. Et à côté de ces sites, nous avons réquisitionné des écoles, des maisons des jeunes. En cas de problème, les gens qui sont ici peuvent quitter pour aller là-bas. Comme ça, les infrastructures seront impactées, mais pas la vie humaine.

Vous avez entendu : à Coyah, il y avait des cas de décès. Nous avons ouvert la maison des jeunes. Vous pouvez aller constater : quand la pluie commence à arriver à un certain niveau, les citoyens sortent maintenant, ils vont passer la nuit à la maison des jeunes.

À Bananeraie, où il y avait des morts, nous avons réquisitionné l’école primaire Olivier. Les gens y restaient, la protection civile venait pour les sauver. Quand l’eau atteint le niveau jaune, les citoyens quittent le bas-fond pour aller vivre à l’école, où se trouvent parfois plus de 200 à 300 personnes.

C’est cette même stratégie qu’on va adopter ici : réquisitionner les écoles. En attendant, quand la pluie commence, les gens prennent toutes leurs familles et vont passer la nuit là-bas. Ils peuvent y rester jusqu’à la rentrée scolaire. Pour le moment, c’est cette stratégie qu’on peut mettre en place.

La première des choses, c’est de sauver la vie humaine : c’est sacré. Et pour le reste, les responsabilités sont partagées », a-t-il alerté.

Reste à savoir si ces appels trouveront un écho favorable.

Mayi Cissé

623 62 53 65

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