Immersion gouvernementale : “on sera là pour les rendez-vous et pour encore tirer le bilan” (Dr Ben Youssouf Keïta)

Dans une interview accordée à notre rédaction le jeudi 13 février 2025, le président de l’Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP) s’est prononcé sur l’immersion gouvernementale conduite par le Premier Ministre Amadou Oury Bah à l’intérieur du pays pour s’enquérir des conditions de vie des citoyens et expliquer la vision du pouvoir en place. Une façon pour les dirigeants de se rapprocher du bas peuple. Dans sa communication, l’ancien député à l’Assemblée nationale apprécie cette action parce qu’ils ont le temps pour échanger, de parler de tout et de rien, de renforcer la cohésion et l’amitié et espère qu’il y aura odes décisions positives et que les retombées soient ressenties par la population.

Mediaguinee: Quelles appréciations faites-vous par rapport à l’immersion gouvernementale conduite par le Premier ministre Amadou Oury Bah à l’intérieur du pays depuis une semaine ? 

Dr Ben Youssouf Keïta: Bien, mon appréciation personnelle est positive parce que nous constatons dans la réalité qu’il rentre en contact direct avec la population et il touche du doigt le concret. Comme on dit, mieux vaut voir une fois que d’entendre mille fois. Alors, il n’y que le fait d’aller dans des zones où généralement ils ne peuvent pas accéder, si ce n’est pas en conditions pareilles, le fait qu’ils touchent la réalité sur place. Et que c’était clair, ça ne va pas rester sans conséquences positives, c’est-à-dire que des mesures idoines seront prises pour que les difficultés rencontrées par les populations, que ce soit en termes de services sociaux de base, eau, électricité, éducation, santé, et en plus l’amélioration de leurs conditions de vie, telles que: les infrastructures routières, le matériel pour l’agriculture pour alléger leur production et les possibilités pour conserver dans les conditions les meilleures ce qui est produit avant de le vendre. Nous pensons que cela est très positif, parce que comme le pays ne peut se développer si les services sociaux de base ne sont pas assurés.

Et comme le pays ne peut se développer si l’alimentation n’est pas réglée. Les routes, les autres infrastructures, l’administration, ça vient après, mais le plus primordial c’est ça. Donc le fait qu’ils se soient déplacés, aller, ça c’est un aspect positif. Et le fait d’emprunter aussi la route, ils vont voir, par exemple, le calvaire que traversent les citoyens, entre Mamou et Faranah, par exemple, ils vont toucher du doigt la réalité. Et le fait qu’ils soient ensemble dans le même lieu pendant plus d’un mois, pendant près d’un mois, ils se côtoient, matin et soir, ils sont dans le même rayon, ils mangent pratiquement ensemble, ils ont le temps pour échanger, de parler de tout et de rien, ça renforce la cohésion, l’amitié. Tout ce que nous, nous voulons, en réalité, après tout cela, qu’il y ait des décisions positives et que les retombées soient ressenties par la population. En tout cas, nous nous apprécions.

Mediaguinee: Si nous regardons dans le rétroviseur, près de deux ans, un gouvernement également avait séjourné à l’intérieur du pays. Mais à date, les citoyens se demandent, qu’est-ce qu’ils ont fait de ces constats, parce qu’après cette immersion nous constatons la même réalité. Est-ce que vous ne pensez pas puisque l’État est représenté à travers des gouverneurs, à travers des préfets, qu’il ne serait pas important que ces gens-là puissent remonter des informations à qui de droit ? 

Dr Ben Youssouf Keïta: Oui, c’est important qu’ils remontent, mais comme j’ai dit à l’entame, mieux vaut voir une fois que d’entendre mille fois. Parce que ce que vous touchez du doigt, ce que vos yeux voient en trois dimensions, c’est totalement différent de ce qu’on vient de vous raconter sur un papier ou sur une vidéo. Alors, on vient de dire qu’il y a deux ans, il y a eu une immersion. Oui, avec le Premier ministre Bernard Goumou, il y avait eu aussi une immersion. Maintenant, ils vont tirer des leçons, parce qu’on dit que l’erreur est humaine, elle est persévérée, elle est diabolique. Alors, si la première fois, il n’y a pas eu de résultat, je pense bien que cette deuxième fois, il y aura des résultats, il y aura des retombées. Parce que s’il n’y a pas de retombées, et je ne doute pas qu’il y aura des retombées, c’est sûr que ça, il y aura des retombées, et personne ne pourra accepter désormais une troisième immersion. Donc, les temps ont changé, les ministres ont changé, le Premier ministre a changé, et il y a maintenant le contrôle et la redevabilité qui est mise en application. Je suis optimiste qu’il y aura des retombées. Voyons dans cinq mois au maximum, nous saurons vraiment ce qui s’est passé. 

Mediaguinee: Alors, pour finir, en tant qu’acteur politique, quel conseil donnerez-vous à cette équipe qui se trouve à l’intérieur du pays pour que les choses puissent vraiment changer dans la positivité ? 

De Ben Youssouf Keïta: On dit que l’exemple vient d’en haut et l’imitation d’en bas. Nous sommes dans un monde planétaire, un village planétaire. Tout ce qui se passe est su à la minute. Donc, la première des choses d’abord, c’est la probité morale. Et je suis sûr et certain que tous les membres du gouvernement actuel ont fait preuve de probité morale. Parce que nous avons vu qu’il y a des poursuites contre ceux qui ont essayé de confondre la caisse de l’État à leur poche. Et on a vu que la main du général ne tremble pas. Alors, si jusqu’à présent tous ceux-ci sont là-bas, c’est qu’ils ont vraiment un comportement à apprécier (…). Les ministres actuels ont vu les difficultés d’eau. Ils ont vu les difficultés de courant. Ils ont vu les hôpitaux, les centres de santé qui ne sont pratiquement pas aux normes. Ils ont vu les écoles un peu délabrées. Ils ont vu les routes vraiment chaotiques. Ils ont vu l’administration comment les gens ne sont pas bien logés. Ils ont vu les difficultés que les gens ont. Moi, je pense que chacun, en ce qui le concerne, prendra les dispositions pour que tout soit corrigé.

Ça ne va pas être d’une bataille magique, mais il y a quand même espoir que les choses vont changer. Il faut que ça change. Il faut qu’on touche la réalité. Et surtout, il y a des délais qui sont fixés. Nous avons vu, par exemple, le lancement des travaux pour la construction des cités de cadres, la cité des fonctionnaires à N’Zérékoré. Ils ont lancé à Faranah, ils on lancé un peu partout, dans toutes les régions, nous avons vu. Eh bien, c’est dans six mois qu’on verra les résultats. Dans six mois, maximum un an, on verra les résultats. Donc, je suis certain qu’avant un an encore il n’y aura pas d’immersion gouvernementale. Et les résultats seront là dans un an. On sera là pour les rendez-vous et pour encore tirer le bilan. En tout cas, nous les soutenons, nous les encourageons et nous prions pour que vraiment la Guinée, à l’horizon 2040, soit une Guinée émergente sur le plan économique et du développement.

Mamadou Yaya Barry 

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