Guinée : les Services Spéciaux saisissent de nouvelles drogues, dont le protoxyde d’azote, le Pablo et le Vélo, en provenance présumée du Mali

Dans le cadre de son programme 2025-2026 baptisé « Opération Épervier Zéro Kush », le Secrétariat Général à la Présidence chargé de la Lutte contre le Crime Organisé a intercepté une nouvelle drogue en circulation en République de Guinée. Il s’agit notamment du protoxyde d’azote ainsi que d’autres substances absorbées par infiltration.

Selon les premières informations, cette drogue, désormais présente à Conakry, proviendrait de la République du Mali.

Les trafiquants dissimulaient ces produits dans des ballons ou des emballages de bazin, les faisant passer pour de la crème de peau ou des produits cosmétiques. La saisie a été effectuée au quartier Camayenne, dans la commune de Dixinn, par les Services Spéciaux. La valeur estimée de la marchandise est de près de 294 millions de francs guinéens.

Sur instruction du secrétaire général chargé des Services Spéciaux et sous le contrôle du procureur, le commissaire principal de police Soropogui Foromo, chef de division à la direction centrale de la lutte contre le crime organisé, est revenu sur cette importante saisie. Il a précisé que la lutte ne se limite pas uniquement à la drogue Kush, mais concerne toutes les substances psychoactives produisant des effets similaires.

Saisie et arrestation

Lors d’un point de presse tenu le jeudi 17 juillet, le commissaire Soropogui Foromo a détaillé le mode opératoire ayant conduit à l’arrestation de l’importateur présumé et à la saisie.

« En ce qui concerne le protoxyde d’azote, un phénomène observé depuis quelques mois, nos services se sont engagés à identifier la substance et ses importateurs. Le 14 juillet 2025 à 20h, nous avons interpellé un individu du nom de Moussa Katilé, en possession d’un flacon de protoxyde d’azote. Lors de son audition, il a reconnu que la substance saisie est une drogue, et que la bouteille est vendue entre 650 000 et 700 000 GNF. Il a également déclaré que le dernier stock importé comprenait 80 cartons, chacun contenant 6 flacons, pour une valeur totale estimée à 294 millions de GNF », a-t-il expliqué.

Le commissaire a précisé que le protoxyde d’azote est un gaz médical à usage anesthésique et analgésique, utilisé dans les blocs opératoires. Mais à cause de ses effets narcotiques, il est désormais consommé de manière détournée par des jeunes à la recherche de sensations.

Autres drogues saisies

Outre le protoxyde d’azote, les Services Spéciaux ont saisi d’autres drogues consommées par voie d’infiltration (placées entre les gencives et les lèvres, puis absorbées par osmose). Les produits saisis incluent :

•33 boîtes de “Pablo”

•206 boîtes de “Vélo”

•Des ballons utilisés pour l’inhalation du protoxyde d’azote.

Ces substances sont particulièrement addictives et provoquent une forme rapide de dépendance. Les consommateurs insufflent le gaz dans un ballon, puis l’aspirent pour ressentir un état d’ivresse immédiat.

Témoignage de Moussa Katilé

Interrogé par la presse, Moussa Katilé, principal suspect, a reconnu les faits : « C’est un ami qui m’envoie ça depuis le Mali, en passant par des chauffeurs. Une fois à Conakry, je remets la marchandise à une fille de confiance qui s’occupe de la vente. Ensuite, elle me remet l’argent. Le stock réel était de 60 cartons, chaque carton contenant 6 bouteilles. Je suis dans ce trafic depuis moins de deux mois. On trouve cette drogue dans presque toutes les banlieues de Conakry. Personnellement, je ne la consomme pas. Je revend chaque bouteille à 250 000 GNF à mon contact », a-t-il confié.

Dangerosité relative des drogues

Quant à la dangerosité de cette nouvelle drogue comparée au Kush ou au chanvre indien, le commissaire a indiqué qu’« Il est difficile de mesurer avec exactitude l’ampleur de la dangerosité par rapport au Kush. Chaque organisme réagit différemment aux substances toxiques. Ce qui affecte une personne peut ne pas avoir le même effet sur une autre. »

Appel à la vigilance

Pour conclure, le commissaire Soropogui Foromo a rappelé les recommandations du patron des Services Spéciaux : « Nous appelons les citoyens à la vigilance et à collaborer en signalant toute information relative à ces drogues afin d’éradiquer ce fléau. »

Mamadou Yaya BARRY

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