Guinée : le SPPG dénombre au moins 70 atteintes à la liberté de la presse en 2024

il y a 4 heures 21
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Le syndicat des professionnels de la presse de Guinée a présenté, ce mardi 4 février 2025, le rapport synthèse de son bilan annuel, sur la liberté de la presse.

Le document présenté par le secrétaire général de cette organisation de défense des droits des employés de médias, mentionne qu’au moins trente-deux (32) journalistes ont fait l’objet de séquestration, et seize (16) autres ont été arbitrairement arrêtés durant l’année 2024.

Sur les seize (16) journalistes interpellés et placés en garde à vue, deux (2) ont été emprisonnés, à la maison d’arrêt de Conakry, mais pas seulement.

« Parlant des cas d’agressions physiques, 2 journalistes d’un média public ont été sauvagement battus à Conakry par des militaires. L’extrême violence des coups reçus a fait déboiter l’épaule droite de l’un des journalistes agressés. », mentionne le rapport, qui évoque plus loin, le kidnapping du journaliste Habib Marouane Camara et le départ en exil de plusieurs autres journalistes.

« Les menaces et tentatives d’enlèvements qui ont visé plusieurs professionnels au cours de l’année écoulée ont fini par atteindre 1 journaliste, kidnappé le 3 décembre en haute banlieue de Conakry. Avec cette autre façon de régler des comptes aux hommes de médias qui a pris de l’ampleur à partir du deuxième semestre de l’année, au moins 4 professionnels ont fui le pays avant fin décembre. », indique-t-il.

Ce rapport publié par le syndicat des professionnels de la presse de Guinée fait également mention de plusieurs dérives, en termes de procédures judiciaires et administratives, notamment la fermeture de quatre (4) médias privés.

« En matière de poursuites judiciaires, 2 des 3 procédures engagées contre des journalistes ont été traitées sur la base du code pénal, au détriment de la loi sur la liberté de la presse qui les protège contre la prison. Sur le plan des mesures administratives liberticides, 4 radios et 2 télés privées sont fermées à Conakry par le ministère en charge de l’information depuis mai 2024, ainsi que leurs démembrements en régions. À ces cas de fermetures s’ajoutent 2 sites d’informations et 3 journalistes suspendus par la haute autorité de la communication pour des périodes allant de 3 à 9 mois. », fait-il remarquer.

En tout, le SPPG a répertorié « soixante-dix (70) atteintes graves à la liberté de la presse, au cours de l’année 2024, contre 23 cas en 2023 ; soit 204% d’augmentation ».

« Ces chiffres peu honorables étendus sur l’année donnent en moyenne près de 6 cas d’actes liberticides commis chaque mois. Partant du nombre des atteintes recensées par zone, la capitale Conakry a encore battu le triste record pour la 3ème année consécutive avec 67 cas sur les 70, soit 95,71% des dérives enregistrées en 2024, suivi de la région administrative de Kankan qui compte 3 cas (4,28%) : l’un à Kankan ville et les deux autres dans la commune urbaine de Mandiana. », précise le rapport synthèse du SPPG.

Cette initiative du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), qui est à sa 3ème année consécutive, vise à dénoncer les atteintes majeures commises en matière de liberté de presse dans le pays.

Hadja Kadé Barry

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