Guinée : des professionnels de la presse donnent leurs avis sur l’avenir de la corporation

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La presse privée est confronté depuis plus de trois mois, à un véritable problème dû aux différentes restrictions imposées par les autorités de la transition.

Une situation qui fait que les professionnels de médias s’inquiètent aujourd’hui de l’avenir de la presse privée en Guinée.

La rédaction de Mosaiqueguinee.com, est allée à la rencontre de certains professionnels du paysage médiatique guinéen pour évoquer cette situation déplorable.

Boubacar Alghassimou Diallo (Aboubakr), ancien directeur général de la radio Lynx FM, par ailleurs correspondant de BBC en Guinée et aussi chargé de cours dans des institutions d’Enseignement supérieur, est de ceux qui pensent qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

« La presse a un avenir radieux, elle restera toujours un flambeau exactement comme la flamme olympique. Dans aucun pays du monde, un régime ne peut venir à bout de la presse. Même en Corée du Nord il y a la presse. Oui, nous traversons une crise, actuellement la presse guinéenne est vraiment à plat ventre parce que les principaux médias ont des problèmes et des journalistes par ricochet ont des problèmes parce que quand l’entreprise ne marche pas c’est l’emploi qui est compromis et ce sont des pères de familles qui sont actuellement dépouillées de leurs salaires, c’est douloureux mais c’est une crise conjoncturelle, on ne peut pas considérer ça comme un élément qui compromet l’avenir de la presse ou de la formation du journalisme en Guinée », réagit le journaliste.

Pour Aboubakr Diallo, l’inquiétude aujourd’hui se situe au niveau du manque de solidarité des hommes de médias du pays sur cette dictature de la junte envers eux.

« L’inquiétude, c’est cette indifférence des journalistes que nous sommes par rapport à ces problèmes que traversent certains de nos confrères. Il vous souviendra que lorsque El hadj Souleymane Diallo et moi avons été placé sous contrôle judiciaire, nous avons appris que les billets d’écrou pour nous amener à la maison centrale étaient signés lorsque contre toute attente les autorités ont vu ce déferlement des journalistes à la devanture de la HAC pour crier Presse en Danger. Et, dans la soirée on nous a notifié que nous sommes libres. C’est pour dire que la crise que nous traversons aujourd’hui, une partie c’est nous, suite au manque d’union qui nous a caractérisés. Si nous voulons que cette crise s’arrête demain, elle va s’arrêter. Nous minimisons ce que nous sommes mais les autres connaissent ce que nous sommes. La presse est un pouvoir, aujourd’hui le besoin de manger, de se vêtir est immuable, de la même manière aujourd’hui le besoin de s’informer est devenu un besoin immuable. Les gens ne peuvent pas rester sans la presse, il suffit que les médias, toutes sensibilités confondues forment un bloc, le régime va reculer et la situation va redevenir à la normale », a-t-il indiqué.

Un avis que partage Kalil Oularé, directeur général du groupe Djoma Médias.

“Le risque que nous avons aujourd’hui en tant que chef d’entreprise c’est que la solidarité qui est au sein de nos médias s’effondre parce que face au manque de ressources, les salariés n’étant pas payés ils vont se retrouver dans une situation de précarité très avancée”, dit le DG de Djoma Média.

Sur le même sujet, Sadibou Marong indique qu’il n’y aucun intérêt à faire traîner la presse privée dans la boue.

« Il ne faut pas tuer le journalisme en Guinée, il doit continuer à exister, la liberté de la presse doit continuer à exister. Aucune personne ne doit regarder le journalisme mourir et ne doit regarder la liberté de la presse péricliter dans ce pays-là. Il faut que tout cela change, il faut dire stop, il est important que tous les médias brouillés, retirés (des bouquet Canal+ et star Times, ndlr) puissent reprendre leurs activités afin d’assurer l’accès des citoyens à une information plurielle », mentionne le directeur RSF de l’Afrique subsaharienne.

Avec cette restriction, plus de 500 journalistes se retrouvent aujourd’hui au chômage, d’après le SPPG.

Al Hassan Djigué

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