Guinée : des Ong des droits humains dénoncent la restriction des réseaux sociaux

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 des Ong des droits humains dénoncent la restriction des réseaux sociaux

Depuis vendredi 24 novembre 2023, les Guinéens sont obligés d’utiliser le VPN pour pouvoir se connecter afin de naviguer sur les réseaux sociaux tandis que les fréquences de plusieurs radios sont brouillées. Des Ong de défense des droits humains ont haussé le ton pour dénoncer les restrictions constitutives d’atteinte aux droits des citoyens.

Déclaration

Conakry, le 28 Novembre 2023 – Nos organisations de défense des droits humains, dont nombreuses sont membres du Collectif des ONG pour des textes respectueux des droits humains, constatent avec regret la restriction de l’accès aux réseaux sociaux et le brouillage des fréquences de la radio FIM Fm & Djoma depuis le Vendredi 24 Novembre 2023.

Nous regrettons et condamnons ces actions qui portent atteinte aux droits des citoyens et rappelons que depuis le début de cette année, c’est la deuxième fois que nous observons ce type d’action. Déjà en mai 2020, l’accès aux réseaux sociaux et à plusieurs médias en ligne guinéens avait été restreint durant plusieurs jours. La recrudescence et l’absence de communication autour de ces actions nous font craindre la mise en place d’un système illégal de cyber censure par les autorités guinéennes.

Nous soulignons que les restrictions de l’accès à ces plateformes digitales empiètent sans aucun doute sur les droits et libertés fondamentales des citoyen.nes et vont à l’encontre des principes et valeurs universelles reconnues pour édifier des États de droit démocratiques et respectueux des droits humains de sa population. L’accès à l’information fait en effet partie intégrante de la liberté d’expression et constitue un outil important pour promouvoir l’État de droit, les autres droits et l’instauration de la confiance.

Consacrée par le droit guinéen et le droit international, et par ailleurs reconnue comme étant un vecteur de développement durable, notamment à travers l’Objectif de développement durable (ODD) 16, la liberté d’expression permet de garder un dialogue ouvert et constructif entre l’État et ses citoyen.ne.s.

On peut noter en ce sens que la Guinée, lors de son dernier passage à l’EPU (Examen périodique universel) du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, a reçu et accepté sept (07) recommandations l’encourageant à garantir la liberté d’expression, deux d’entre elles qui sont les suivantes pour ne citer que ces dernières :
113.95 Adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir la liberté d’expression des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme ;
113.104 Prendre des mesures supplémentaires pour assurer la protection de la liberté d’expression et de la liberté de réunion.

Allant à l’encontre de ces recommandations et donc des engagements pris par la Guinée, ces restrictions rappellent par ailleurs une époque sombre de notre histoire récente que nous tentons de mettre derrière nous et ne pas voir se répéter. C’est pourquoi nous interpellons toutes les parties responsables, de près ou de loin, de cette atteinte aux droits et libertés des citoyen.ne.s guinéen.ne.s, à agir pour éviter de telles situations.

Aussi conscients des défis sécuritaires et de stabilité auxquels la nation guinéenne est confrontée, les organisations de défense des droits humains, disponibles et disposées à faciliter le dialogue et l’utilisation du droit, recommandent aux autorités de :

1. Respecter leurs engagements sur le respect des droits humains inscrits dans la charte de la Transition ;

2. Comprendre que l’intérêt légitime de l’État à la préservation de la sécurité ne doit pas empêcher les citoyen.ne.s d’avoir accès à leur libertés fondamentales et que d’autres moyens plus ciblés existent pour protéger la sécurité publique, sans restreindre le droit à la liberté d’expression ;

3. Favoriser l’établissement de partenariats solides et du dialogue entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé tel que préconisé aux États parties dans l’article 28 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

NB : Parce que nous reconnaissons l’indivisibilité et l’interdépendance des droits humains, nous ne citerons pas toutes les organisations et personnes qui adhérent aux principes énoncés mais n’avons aucun doute que la très grande majorité des organisations et personnes défenseures des droits humains en Guinée s’associeront à ce communiqué pour rappeler aux autorités actuelles le caractère sacro-saint des libertés fondamentales et notre volonté de les aider à les respecter tout en garantissant la sécurité des populations.

Les ONGS et associations de défense des droits de l’homme

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