Guinée : Amnesty international publie un rapport accablant sur les violations des droits humains

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En Conférence de presse ce mercredi 24 avril 2024 a Conakry, Amnesty International Guinée a présenté un rapport annuel sur les violations des droits humains dans le monde et spécifiquement en Guinée.

Dans ce rapport, l’organisation s’est prononcée sur tous les aspects qui concourent au droit humain et a indiqué que la Guinée a enregistré de graves violations des droits de l’homme pendant l’année écoulée et au début de l’année courante.

À l’entame, Amnesty a d’abord évoqué l’évasion de Moussa Dadis Camara et certains de ses coaccusés, ayant entraîné des cas de morts.

Les représentants de l’organisation internationale ont également fait as de l’explosion s’est produite dans la nuit du 17 au 18 décembre dans le principal dépôt de carburant du pays, à Conakry, faisant 24 morts et plus de 450 blessés. La pénurie de carburant qui en a résulté a provoqué une augmentation du coût de la vie, la fermeture d’établissements scolaires et universitaires et de nombreuses coupures d’électricité.

Parlant de la liberté d’expression, l’organisation rappel que l’ancien ministre des Postes et Télécommunications est allé jusqu’à indiqué que l’internet n’est pas un droit.

Dans une décision rendue le 31 octobre, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a jugé que la Guinée avait violé les droits à la liberté d’expression et à l’information en restreignant l’accès à Internet et aux réseaux sociaux.
L’utilisation des principaux réseaux sociaux a été perturbée à partir du 24 novembre, sans que les autorités ne donnent une quelconque explication officielle. L’accès aux réseaux sociaux et aux sites d’actualités avait déjà rencontré des difficultés pendant environ une semaine dans le contexte des manifestations antigouvernementales du 17 mai. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ousmane Gaoual Diallo, a déclaré le 30 novembre que « l’Internet n’est pas un droit ». Il avait reconnu les perturbations intervenues plus tôt dans l’année, mais qu’il avait toutefois attribuées à un problème technique lié à un câble sous-marin. Le site d’actualités Guineematin.coma été inaccessible du 15 août au 5 novembre, sans que la raison en soit indiquée. Invoquant des « impératifs de sécurité nationale », la Haute Autorité de la communication a adressé des courriers les 6 et 9 décembre à Canal+ Guinée pour lui demander de cesser la diffusion de Djoma FM, Djoma TV, d’Espace FM et Espace TV et d’Évasion FM et Évasion TV. Star Times, un autre distributeur, a annoncé qu’il retirait Djoma TV, Espace TV et Évasion TV de son offre, pour les mêmes raisons.

L’autre sujet que le rapport dénonce, c’est l’interdiction des réunions pacifiques, c’est-à-dire, des manifestations de rue.

L’interdiction générale visant tous les rassemblements politiques en Guinée était toujours en vigueur depuis mai 2022. À Conakry, cependant, alors que les rassemblements organisés par la coalition de l’opposition Forces vives de Guinée ont été interdits, plusieurs réunions en faveur du chef de l’État ont été autorisées.

Le 1er juin, le tribunal de première instance de Kankan a condamné deux femmes à six mois de prison, dont quatre avec sursis, et à une amende s’élevant à un million de francs guinéens (environ 110 euros) chacune, et sept autres à une peine de six mois d’emprisonnement assortie d’une amende de 500 000 francs guinéens (environ 55 euros). Ces neuf femmes ont été déclarées coupables de « participation délictueuse à un attroupement illégal », parce qu’elles avaient défilé le 24 mai pour réclamer le retour au pouvoir de l’ancien président Alpha Condé.

À la suite des manifestations violentes contre la pénurie d’électricité qui se sont déroulées dans la nuit du 27 au 28 mars à Kankan, au cours desquelles une effigie du président a été brûlée, le tribunal de première instance de la ville a condamné 15 personnes, le 13 avril, à des peines allant de quatre à 18 mois d’emprisonnement, notamment pour rassemblement non autorisé.

Dans ce rapport, Amnesty international a également faits cas des cas de tueries perpétrés en République.

Selon des organisations de la société civile, des médias et des partis politiques, au moins 37 personnes ont été tuées par les forces de défense et de sécurité lors de manifestations depuis le 5 septembre 2021.

Un homme a trouvé la mort le 16 avril à Wonkifong, dans la région de Kindia, au cours d’une opération antidrogue des forces de sécurité. Plusieurs personnes ont été blessées le 19 septembre à Boffa, dans la région de Boké : l’armée aurait tiré sur des personnes qui bloquaient des routes pour protester contre le manque d’électricité.

Le 27 mars, le tribunal de première instance de Dixinn, à Conakry, a condamné un sous-officier de gendarmerie à 10 ans d’emprisonnement et au paiement de 100 millions de francs guinéens (environ 11 000 euros) de dommages et intérêts pour la mort d’un jeune homme de 19 ans, le 1er juin 2022 à Hamdallaye, un quartier de Conakry, pendant une manifestation contre la hausse du prix de l’essence.

Le même rapport a également dénoncé les cas d’arrestations et détention arbitraire dont des activistes de la société civile ont été victimes à un moment donné.

Le 16 octobre 2023, 13 journalistes ont été arrêtés arbitrairement et avec brutalité à Kaloum, une commune de Conakry, puis emmenés au commissariat central et déférés au tribunal de première instance. Ils avaient participé à une manifestation pacifique organisée par le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée pour demander aux autorités de lever les restrictions d’accès à certains sites d’actualités Ils ont été libérés le jour même, après avoir été inculpés de « participation à un attroupement illégal sur la voie publique ».

L’organisation de féfense des droits humains s’est largement prononcé sur la dégradation de l’environnement qui n’est pas sans conséquences aujourd’hui.

En dépit des inquiétudes d’organisations de la société civile quant aux conséquences sur les droits économiques et sociaux de la population locale et aux effets en matière de changement climatique, le président a relancé officiellement en mars les travaux dans la mine de fer de Simandou, qui prévoient notamment la construction d’une voie de chemin de fer et d’un port.

Après que 500 pêcheurs se sont plaints d’éruptions cutanées, les autorités guinéennes ont effectué une inspection le 14 avril et découvert d’immenses poches de pollution à 74 kilomètres au large de Conakry. Le 19 juin, le ministère de la Justice a demandé à la Cour de répression des infractions économiques et financières d’engager des poursuites contre les « navires minéraliers suspectés et les personnes physiques ou morales propriétaires, utilisatrices ou responsables desdits navires » pour « des faits présumés de pollution marine ayant entraîné des éruptions cutanées chez les pêcheurs artisanaux et des dommages environnementaux », conclut le rapport.

Synthèse, Hadjiratou Bah

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