La Fondation Mo Ibrahim a publié le 23 octobre dernier l’édition 2024 de l’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG), un « rapport biannuel qui évalue les performances et les tendances de la gouvernance publique dans les 54 pays africains ».
La Guinée est classée 42è en Afrique, obtenant un score de 41,9 sur 100,0 en Gouvernance globale.
« Le pays obtient un score inférieur à la moyenne continentale (49,3) et inférieur à la moyenne régionale en Afrique de l’Ouest (52,6) », lit-on sur le site de la Fondation Ibrahim Mo.
Ce nouvel Indice, souligne la Fondation Ibrahim Mo, porte sur la décennie 2014-2023. Recueillies auprès de 49 sources indépendantes, les données de l’IIAG reposent pour chaque pays sur 322 variables regroupées en 96 indicateurs, eux-mêmes répartis en 16 sous-catégories et quatre catégories principales : Sécurité et État de Droit ; Participation, Droits et Inclusion ; Fondement des Opportunités Économiques ; et Développement Humain.
La Fondation renseigne que « s’agissant des pays, 13 d’entre eux, dont l’Égypte, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Togo et la Somalie, parviennent non seulement à enregistrer une progression de leur gouvernance globale entre 2014 et 2023, mais même à accélérer cette progression à compter de 2019. Les quatre derniers pays mentionnés font également partie des 10 pays dont le niveau de gouvernance a augmenté le plus au cours de cette décennie, au côté des Seychelles, de la Gambie, de la Sierra Leone, de l’Angola, de la Mauritanie et de Djibouti. Les Seychelles, dont la gouvernance globale progresse de 10 points sur la décennie, détrône Maurice et prend la tête du classement en 2023. La situation se dégrade en revanche de manière inquiétante dans 11 pays, pour lesquels la détérioration s’accélère même à compter de 2019. Certains, comme le Soudan, sont confrontés à une crise majeure. Mais cette trajectoire de détérioration accélérée est également observée parmi les pays les mieux classés. Ainsi, bien que figurant encore parmi les dix premiers pays du classement, Maurice (2e), le Botswana (5e), la Namibie (6e) et la Tunisie (9e, font partie, avec les Comores, le Mali, le Burkina Faso, la RDC, le Niger et l’Eswatini, des 10 pays enregistrant les détériorations les plus marquées au cours de la décennie sous revue ».
« De fait, poursuit-elle, au sein même des dix pays en tête du classement, les trajectoires sont fortement divergentes. Seul le Maroc réussit à accélérer la progression de la gouvernance publique au cours de la décennie, tandis que Maurice, le Botswana et la Tunisie suivent une pente préoccupante de détérioration qui s’accentue ».
Pour Ibrahim Mo. fondateur et président de la Fondation, « LlIIAG 2024 nous rappelle froidement la menace que l’aggravation de la crise sécuritaire et le rétrécissement de l’environnement participatif font peser sur les progrès du continent. Certes, cette situation reflète aussi la crise mondiale. L’escalade des conflits et la méfiance croissante à l’égard des institutions et des valeurs démocratiques ne sont pas le seul apanage de l’Afrique. Ils s’observent partout dans le monde. Mais cette situation est particulièrement préoccupante en Afrique, car elle remet en jeu les progrès accomplis en matière de développement économique et social et ceux qui restent à réaliser. Pour autant, ne réduisons pas le continent a une simple moyenne. 54 pays composent la mosaïque de notre immense continent, chacun avec des performances et des tendances bien différentes : trajectoires préoccupantes pour certains, mais aussi réussites impressionnantes pour d’autres. Et les progrès notables enregistrés par des pays aussi divers que le Maroc, la Côte-d’Ivoire, les Seychelles, l’Angola ou le Bénin, ainsi que dans des domaines aussi différents mais également critiques que les infrastructures et la parité montrent que les progrès restent à notre portée. »
Yaya Dramé
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