Glissement de terrain à Manéah : des familles entières portées disparues

Le quartier Friguiadi Nord, dans la commune urbaine de Coyah, reste sous le choc après le glissement de terrain meurtrier qui a frappé la zone dans la soirée du mercredi 20 août 2025. Si les autorités évoquent 15 morts (ANGUCH), sur le terrain, les habitants parlent d’un bilan beaucoup plus lourd. Parmi eux, Sonna Condé, témoin direct du drame, raconte avec émotion le film de cette soirée tragique.

Sona condé, rescapée du glissement de terrain à Coyah

« Hier à 20h, nous sommes tous rentrés ensemble, on était sur la même moto. On s’est dit au revoir ici et chacune est rentrée chez soi. Cela n’a même pas fait 15 minutes, j’ai entendu des bruits. Je suis sortie demander, mon petit frère m’a dit que c’est un camion qui est tombé. Mais en regardant, il n’y avait plus de maison visible », confie-t-elle, la voix tremblante.

Très vite, l’ampleur du drame se révèle. Sonna décrit une scène de désolation, des maisons totalement englouties et des familles entières disparues. « J’ai vu mon mari et certains jeunes couper les fils électriques pour entrer dans les décombres et sauver des gens. La première personne qu’ils ont sortie était une femme avec son enfant. Je l’ai moi-même accompagnée à l’hôpital », raconte-t-elle.

Le témoignage de Sonna Condé met en lumière l’horreur vécue par plusieurs familles du secteur.

• La famille Barry, forte de 15 membres, reste introuvable.
• La famille Kourouma, composée de 6 personnes, n’a donné aucun signe de vie.
• Chez Maladho Baldé, presque tous les enfants ont été piégés sous les décombres, à l’exception d’un seul, grièvement blessé et hospitalisé.

La femme qu’elle a secourue à l’hôpital ne sait plus à quel saint se vouer : « elle a quatre garçons portés disparus, ainsi qu’un autre membre de sa famille », ajoute Sonna.

À l’hôpital de Coyah, les couloirs sont envahis par des proches des victimes, en larmes. « J’ai vu 11 corps amenés devant moi », affirme la témoin, qui estime que le bilan pourrait dépasser 30 morts.

Au lendemain du drame, les habitants oscillent entre désespoir et colère. Beaucoup dénoncent l’urbanisation anarchique et l’absence de mesures préventives malgré les avertissements répétés des autorités.

Pour l’instant, les secours continuent de fouiller les décombres à la recherche de survivants. Mais à Friguiadi, l’espoir s’amenuise au fil des heures.

Lamine Kaba pour Guineematin.com

Tél. : 620 995 917

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