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Lors d’une conférence de presse organisée, ce vendredi 07 février 2025, Sékou Kéita, président de la Coordination nationale des acteurs d’assainissement de Guinée (CONAAG), a dressé un bilan de la gestion de la pré-collecte des déchets solides dans le pays. Tout en saluant les progrès réalisés, il a pointé du doigt les nombreuses difficultés qui freinent l’efficacité du système.
Face à une urbanisation galopante, la capitale guinéenne produit environ 1 800 tonnes de déchets par jour, dont seulement 1 200 tonnes sont collectées et transférées vers la décharge, laissant 600 tonnes à l’abandon. «Aujourd’hui, grâce à une meilleure organisation et la professionnalisation du secteur, nous avons pu structurer la collecte des déchets à travers la mise en place d’un schéma directeur et la construction d’infrastructures essentielles », a souligné Sékou Kéita.
Les efforts menés par les différents acteurs, notamment le ministère en charge de l’Assainissement, l’ANASP et les collectivités locales, appuyés par le projet SANITA Ville Propre financé par l’Union européenne à travers ENABEL, ont permis d’instaurer une organisation plus structurée du secteur. Parmi les avancées notables : la structuration des PME en GIE avec un modèle d’attribution des contrats de concession par appel d’offres, la dotation en matériels roulants (100 tricycles motorisés), en outils informatiques et en poubelles (13 000 unités), la mise en place d’un système de suivi et de monitoring des performances des PME/GIE et l’amélioration du taux de pénétration de la collecte à Conakry (passant de 4 % en 2019 à 60 % en 2025) et à Kindia (de 0 % à 17 %).
Des menaces qui entravent la dynamique
Malgré ces progrès, la gestion de la pré-collecte reste entravée par des dysfonctionnements institutionnels et des ingérences politiques. «Certaines délégations spéciales, installées à la place des conseils communaux, prennent des décisions en contradiction avec le Code des collectivités, menaçant ainsi l’ensemble du dispositif mis en place », dénonce le président de la CONAAG.
Parmi les pratiques dénoncées, il cite : le non-respect des contrats de concession signés avec les PME/GIE, l’introduction de nouvelles entreprises sur des zones déjà attribuées sans appel d’offres, la résiliation abusive de contrats au profit de proches, l’hostilité de certains conseils de quartier envers les opérateurs privés et l’implication excessive des mairies dans l’opérationnel, à l’encontre du principe de délégation de service public.
Pour améliorer la gestion de la pré-collecte des déchets et garantir la continuité du service public d’assainissement, la CONAAG préconise plusieurs mesures, entre autres : le respect strict du code des collectivités et des contrats de concession, le renforcement de la professionnalisation du secteur par la valorisation des déchets et le tri à la source, l’instauration d’un système de collecte locale adapté à l’urbanisation de Conakry et ses environs, le développement d’une gestion intégrée et durable des déchets par l’implantation d’industries de traitement et de valorisation et la mise en place d’un système de numérisation de la gestion des déchets pour un suivi plus efficace.
Malgré les difficultés rencontrées, Sékou Kéita reste optimiste quant à l’avenir du secteur : « La professionnalisation de l’assainissement en Guinée est une réalité. Nous devons maintenant renforcer les acquis et surmonter les obstacles pour offrir aux Guinéens un cadre de vie plus sain ». Une ambition qui nécessitera, selon lui, un engagement fort de l’ensemble des parties prenantes et une meilleure coordination des actions sur le terrain.
L’article Gestion de la pré-collecte des déchets : la CONAAG alerte sur des décisions contraires au Code des collectivités est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.