Friguiagbé/Kindia : l’ananas, une richesse locale portée par les femmes

il y a 4 heures 35
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À Friguiagbé, dans la préfecture de Kindia, l’ananas n’est pas qu’un fruit tropical. C’est un pilier économique, un moteur d’autonomisation, et surtout, un combat quotidien mené par des femmes et des hommes déterminés.
Sur les terres fertiles de cette localité guinéenne, les femmes sont les premières actrices de la filière ananas. De la culture à la transformation, en passant par la commercialisation, elles assurent la chaîne de valeur, malgré les obstacles.
Des productrices face à des conditions difficiles
Sous un soleil de plomb, les mains de Mariama Houssainatou Diallo s’activent dans sa parcelle. Productrice depuis plus de quatre ans, elle partage un parcours semé d’embûches :« Ma première expérience a été un échec total. J’ai tout perdu. Depuis 2023, j’ai repris avec une nouvelle parcelle. Aujourd’hui encore, nous travaillons sur des terres de l’État à Daboya, mais le principal problème reste l’accès à l’eau. L’irrigation est un véritable défi. Nous avons besoin d’un accompagnement concret. »
Une fois récolté, l’ananas prend la route des marchés. Là aussi, les femmes tiennent le flambeau. Mariama Ciré Camara, vendeuse, alerte sur la précarité de leurs conditions de travail :« Les fruits sont rares en ce moment. Nous avons du mal à les conserver. L’ananas nécessite de l’humidité et sans chambre froide, nous perdons une bonne partie de notre stock. Nous manquons aussi d’espace pour la vente. L’État doit nous aider à moderniser nos moyens de conservation. »
Au-delà du fruit frais, certaines entrepreneures locales misent sur la transformation pour valoriser l’ananas. Bintou Gbamou fait partie de celles qui innovent :« Nous produisons du jus, de l’ananas séché et même de la poudre. Mais nous faisons face à un manque d’équipements, de normes, et surtout de moyens pour l’emballage. Il faut un appui fort de l’État pour soutenir cette dynamique.»
La Fédération des planteurs de fruits et légumes de la Basse-Guinée accompagne ces femmes au quotidien. Son président, Moussa Camara, souligne les efforts en cours : « Nous travaillons à intégrer davantage les femmes dans toutes les étapes de la filière. Nous saluons les efforts du ministère de l’Agriculture, notamment les subventions octroyées aux entrepreneurs. Mais il faut renforcer le soutien aux femmes pour leur véritable autonomisation. »
À Friguiagbé, l’ananas est bien plus qu’un fruit. Il incarne la résilience, le courage et la capacité d’innovation des femmes rurales. Malgré le manque d’infrastructures, elles continuent à faire vivre une filière porteuse d’espoir pour toute une région.
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