Forécariah : malgré la présence du port de Morébaya, la ville manque d’électricité

La préfecture de Forécariah, qui abrite le port de Morébaya pour le plus grand gisement de fer de Simandou, manque encore d’électricité. La ville est cruellement plongée dans le noir. Ce qui suscite l’angoisse des citoyens et impacte négativement sur les petites PME locales. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, ce jeudi 18 septembre 2025, plusieurs citoyens indiquent que pour s’en sortir, ils font recours aux panneaux solaires et aux groupes électrogènes. Ils appellent les autorités à intervenir rapidement pour garantir une fourniture électrique stable.

Alpha Oumar Cissé, réparateur de postes téléviseurs, indique malgré l’instabilité du courant électrique, il payait des factures allant jusqu’à 1 million de francs. Aujourd’hui, il a opté pour le solaire tout en dénonçant les agissements de la guinéenne d’électricité.

Alpha Oumar Cissé, réparateur de postes de télévision

« Ça fait 17 ans que je travaille avec des panneaux solaires. Je ne dépends pas d’EDG. Tout ce qu’ils font, c’est un règlement de compte ; je ne comprends pas le courant d’EDG. Les factures arrivent avec des sommes faramineuses : un million GNF, 900 mille GNF. Comme je leur ai expliqué, ils ne comprennent pas et moi non plus je ne les comprends pas, j’ai donc installé mon panneau solaire. C’est ici que les citoyens branchent leurs téléphones et regardent les matches de football. Du coup, les gens ont compris que chez moi, il y a le courant ».

Pour sa part, Younoussa Diallo affirme que le manque d’électricité et son irrégularité ont un impact énorme sur les activités.

Younoussa Diallo, citoyen

« Vraiment, pour le coutant électrique, c’est dommage. Nous souhaitons beaucoup d’aide pour que les coupures cessent à Forécariah. L’impact pendant les coupures électriques est énorme. Parfois, nous gardons nos aliments dans les congélateurs et, à notre retour, tout est gâté. C’est vraiment dommage pour nous », déplore-t-il.

Alioune Badra Camara, prestataire de services en informatique, ne cache pas aussi son amertume. Selon lui, le manque de courant joue économiquement sur son quotidien. Il lance un appel aux autorités.

Alioune Badra Camara, prestataire de services en informatique

« La première difficulté, c’est le manque de courant. Nous travaillons avec des groupes électrogènes et nous ne pouvons pas augmenter le prix. Sinon les clients vont fuir. S’il n’y a pas de courant, cela a un impact économique important. Nous sommes obligés de consommer jusqu’à 8 litres par jour. Quand on gagne 300 ou 400 mille francs guinéens, il reste peu pour nous. Au début de la saison pluvieuse, il y avait du courant, mais depuis deux jours, il n’arrive qu’à 18 heures pour repartir à 6 heures. Nous sommes donc obligés de travailler toute la journée avec le groupe électrogène. Au début de l’année 2025, lorsque je me suis entretenu avec EDG, ils m’ont dit que l’ancienne ligne de Forécariah devait être changée et que c’est ce qui avait provoqué les coupures. Mais jusqu’à présent, cela continue. Je lance un appel à l’autorité suprême. Forécariah est une grande ville ; nous aimerions bénéficier des mêmes conditions que la capitale en matière de fourniture d’électricité. Il y a beaucoup d’entreprises maintenant à Forécariah », a-t-il laissé entendre.

Mohamed Lamine Touré  et Ismaila Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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