Fodé Mohamed à propos de la Transition: « Tout le monde sait que nous allons vers des lendemains incertains, douloureux, mais… » (Interview)

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Les récentes sorties médiatiques du président du conseil national de la transition et le premier ministre, en ce qui concerne le retour à l’ordre constitutionnel, ne rassurent point le président du parti GéCi.

Alors que le leader du parti Génération Citoyenne avait exprimé la volonté de respecter l’état de grâce du gouvernement après sa mise en place, Fodé Mohamed Soumah brise enfin le silence.

Dans une interview accordée à notre rédaction ce samedi 4 mai 2024, Fodé Mohamed Soumah a donné sa grille de lecture sur plusieurs sujets d’actualité.

Mosaiqueguinee.com: Bonjour Honorable! Pour commencer est-ce que vous pouvez nous donner plus de détails sur votre silence concernant le déroulement de la transition?

Fodé Mohamed Soumah: C’est un silence volontaire qui découle d’une démarche républicaine, même si je ne m’attends pas à des résultats substantiels de la part de ce gouvernement pratiquement inexistant sur le terrain et dans le quotidien des Guinéens. En un mot comme en mille, les choses sont claires depuis qu’il a été annoncé que la transition ne s’achèverait pas en décembre 2024.

Ça veut dire que l’espoir est en train de se volatiliser?

Pendant ce temps, les soutiens frustrés/déçus du CNRD donnent de la voix depuis la distribution des cartes. Certains partis politiques sont déjà en campagne sans chronogramme. Des religieux et d’autres personnes morales taiseux. La CEDEAO qui n’agit pas suite à cette annonce, mais attend de réagir au moment de la date butoir. Des délégations spéciales en mission commandée. Le manque d’électricité qui affecte l’activité économique (cyber, salons de coiffure et de couture, menuisiers, soudeurs, entreprises…), les pertes d’emplois dans le monde des médias. Le coût de la vie intenable… Et tutti quanti !

Au même moment, la Guinée tend la main à son voisin le Sénégal pour acheter 120 mégawatts pour réduire le déficit de production de la Société Électricité de Guinée Honorable. Qu’en pensez-vous ?

La Guinée n’a jamais eu le courant nous dit-on ! Malgré notre quotidien fait de 24/24 du temps du Président Alpha Condé. Aujourd’hui, on va jusqu’à parler de sabotage en demandant une surveillance accrue des installations ou la période de soudure, alors qu’on demande de l’aide du côté des pays sahéliens. En fait, tout le monde sait que nous allons vers des lendemains incertains/douloureux, mais chacun attend de savoir ce qui va se passer en invoquant le ciel/destin.

M. Soumah dites-nous ce que vous pensez des récentes déclarations du président du CNT à propos du retour à l’ordre constitutionnel.

Plus rien ne me surprend de la part du CNT, de son Président et de la Charte obsolète. C’est l’un des maillons faibles de la transition comme j’ai eu à le dire. Voici une structure payée à ne rien faire depuis des années, alors que le Burkina a amendé sa constitution en une semaine et le Sénégal vient d’organiser une élection présidentielle en 2 semaines.

Dans ses différentes déclarations, le PM ministre Bah Oury, a exprimé la volonté d’organiser au moins une fois la CAN en Guinée tout en redynamisant l’équipe nationale. Est-ce qu’on peut espérer à ce niveau?

Quant au PM, je lui dirais que l’axe n’a pas besoin de ressembler aux Champs-Elysées, mais voudrait des installations scolaires et sanitaires  publiques, des aires de jeux, un désenclavement… Oui, nous rêvons tous d’une 1ère étoile pour notre équipe nationale. Mais faudrait-il déjà obtenir l’organisation de 2030 et commencer à mettre en place les infrastructures dédiées ? C’est le lieu d’appeler les autorités à en faire l’une des priorités et trouver un meneur d’hommes qui ne soit pas un simple consultant. Quand on a le privilège d’avoir un Serhou Guirassy, l’équipe devrait se construire autour de lui, comme Ronaldo au Portugal, Messi en Argentine ou Mané au Sénégal. Il a été l’ombre de lui-même à cause d’un mauvais coaching et non de son retour de blessure. In fine, les enjeux économiques dépassent très largement la simple organisation. C’est pourquoi tout le monde se bat pour organiser quelque chose chez lui. Donc, cette volonté ne peut pas se limiter à une chimère. C’est un travail sérieux qui aurait dû commencer depuis le retrait de la CAN. Pour le reste, attendons de voir.

Entretien réalisé par Hadja Kadé Barry 

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