Excision en Guinée : une pratique interdite mais toujours vivace, le cas de Yalenzou relance le débat

il y a 3 heures 32
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Un camp d’excision a été démantelé à Moata, dans la sous-préfecture de Yalenzou (N’Zérékoré), entre le 21 et le 22 août 2025. Une fillette de 13 ans, Janette K, a échappé de justesse à la mort après avoir été mutilée. Elle a été admise d’urgence à l’hôpital régional de N’Zérékoré.

Selon des témoins, l’adolescente, élevée par sa grand-mère maternelle, a été emmenée au camp par sa grand-mère paternelle en l’absence de sa tutrice. L’alerte donnée par la mère d’une camarade a permis son évacuation. D’abord prise en charge au poste de santé de Zao, elle a ensuite été transférée à l’hôpital régional.

« Elle était dans un état critique et risquait le pire. Aujourd’hui, son état s’améliore », a indiqué Janette Condé, juriste et défenseure des droits humains à N’Zérékoré.

Suite à cette situation, la gendarmerie a interpellé la grand-mère paternelle de la victime, deux exciseuses et deux responsables locaux du village (un leader communautaire et le trésorier). Douze autres filles présentes dans le camp auraient déjà subi la mutilation. Les enquêtes se poursuivent.

Une plainte conjointe annoncée

Plusieurs ONG de défense des droits humains et de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) ont déposé une plainte conjointe auprès de l’inspection régionale de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables.

« Nous voulons cette fois une condamnation ferme. Les peines avec sursis encouragent la pratique », a dénoncé Gondo Gamy, chargé de protection dans une ONG locale.

De son côté, l’inspecteur régional de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables a annoncé que l’État se constituera partie civile. « Si les condamnations se limitent encore à des sursis, nous ferons appel. Nous demandons des peines de prison ferme et des amendes. Les exciseuses ne craignent plus les sanctions légères », a-t-il affirmé, tout en regrettant le manque de moyens logistiques pour éradiquer ces camps clandestins.

Une pratique illégale mais persistante

Bien que prohibée par la loi, l’excision reste largement pratiquée en Guinée, notamment pendant les vacances scolaires. Ce nouveau cas à Yalenzou relance le débat sur l’application stricte des textes et la mobilisation sociale nécessaire pour mettre fin à ce fléau.

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