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Un ascenseur émotionnel qui déroute et décourage. Il offre parfois, comme en ce moment, des lueurs de désespoir alors que la nomination du Premier Ministre issu dans les rangs des politiques laissait transparaitre une volonté d’ouverture des militaires au pouvoir. A peine nommé, Bah Oury fait face à la colère de ses collègues des partis et organisations de la société civile qui ont pris part au cadre de dialogue. L’occasion fait le larron. Leur mis à l’écart dans la formation du gouvernement a été le mépris de trop. Il fallait trouver la bonne occasion pour réagir. Pour crier à l’ingratitude, disons.
La sortie médiatique du nouveau patron du palais de la colombe sur RFI était l’occasion recherchée. Et la réaction ne s’est pas fait attendre. Colérique avec une tonalité, pour le moins, très caustique.
Le prétexte parait très légitime dans un pays ou l’opinion publique n’est pas assez favorable au glissement voulu et souhaité par une junte qui est loin de sa légitimité d’entant et qui ne fait pas assez d’efforts pour remonter dans les sondages. Ce prétexte cache un peu l’attitude volatile et la réaction peu objective de ces partis en colère.
Le chemin de crête semble assez délicat.
On reproche au Président de l’URDG d’entériner unilatéralement la volonté du CNRD à rester aussi longtemps au pouvoir, en violation des engagements signés, sans contrainte, par les dirigeants du pays avec la CEDEAO.
C’est d’avoir trop hâtivement annoncé, au cours de cette interview, qu’il n’y aura pas de retour à l’ordre constitutionnel à la fin de cette année, comme prévu. Cela a suffi pour amener la troïka, éternel opposant à toutes les initiatives prises par les militaires, de menacer une énième fois. Mais ça a aussi, bizarre que cela puisse paraitre, amené les partis qui sont plutôt jugés accommodants de moufter. De rouspéter. Pour ceux qui s’interrogent sur l’effet nuisible de cette volteface des amis du pouvoir, ces leaders de ces partis vaisseaux, c’est leur grande force de communication. Leur aptitude à se conformer et à défendre avec opiniâtreté leur position actuelle dans tous les milieux. Ils peuvent venir gonfler les rangs de ses éternels opposants et faire gagner par ces derniers la guerre des nombre qui a le mérite d’attirer l’attention jusque-là complaisante des partenaires étrangers et institutions internationales dont les réactions seront dictées par la menace à la paix et à la sérénité que cela peut susciter dans les esprits.
En un mot comme en mille, le règne de Bah Oury, hélas, ne sera pas un fleuve tranquille . L’économie peu reluisante qui engendre une crise sociale grandissante sera le meilleur allié des politiques pour prendre leur revanche sur le CNRD , qui les a longtemps marché dessus.
A défaut , Il faut le génie du nouveau PM , comme on le lui reconnait dans sa vie politique , et la remise en cause des militaires un peu méprisants , pour éviter que le bateau ne continue d’aller à vau-l’eau , au risque de prendre l’eau.
Mognouma