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Des docteurs d’Etat recrutés dans le cadre d’un programme de qualification de l’enseignement supérieur, souffrent le martyr depuis quelques mois en Guinée.
Au cours d’une conférence de presse animée, à la maison de la presse ce mercredi 22 janvier 2025, ces enseignants-chercheurs évoqué la suspension des cours dans les institutions d’enseignement supérieur publiques du pays, depuis le 15 janvier dernier.
Ils fustigent notamment le non-paiement de leurs salaires depuis leur prise de fonction, la discrimination salariale dont ils sont victimes mais aussi l’absence de financement pour la recherche.
Dr Siba Grovogui, a tenu à signaler que leur combat n’est pas orienté contre quelqu’un. Il ajoute qu’ils n’ont pas non plus la volonté d’affronter qui que ce soit pour susciter une quelconque polémique.
La seule raison de leur démarche réside dans le souci de combattre toutes les actions qui freinent l’exécution de leurs missions sur le terrain.
« Nous n’avons reçu aucun paiement de salaire alors que nous continuons à travailler dans des conditions précaires, en utilisant nos propres moyens pour préparer nos cours et financer nos déplacements. Pourtant, l’article 19 de la loi 027-2019 garantit à chaque agent de l’État le droit à une rémunération équitable. Nous demandons simplement que ce droit soit respecté », a-t-il sollicité.
Ils trouvent injustifié la discrimination salariale dont ils font l’objet. Selon eux, il est inconcevable que les enseignants qui ont les mêmes qualifications perçoivent des salaires différents uniquement en raison de leur pays d’origine. « Cette disparité mine la motivation et la cohésion au sein de nos institutions », a-t-il lâché.
Face à cette crise qui pénalise sans nul doute le fonctionnement des cours dans certaines universités, les 50 docteurs exigent entre autres : « le paiement immédiat du salaire dû. L’égalité immédiate entre les salaires, nous exigeons la révision des grilles salariales actuelles en instituant une grille salariale unique afin que tous les enseignants chercheurs de grades équivalents nationaux ou étrangers soient rémunérés de manière égale. Une réforme du système de contractualisation actuelle qui est en réalité à la source de déperdition de nos finances publiques. En réalité, le salaire mensuel actuel d’un Docteur étranger pourrait permettre le recrutement de trois Docteur guinéens de grade équivalent (…). Une réforme totale de la gestion des financements destinés à la recherche », a-t-il souligné au nom du collectif.
Dr Grovogui a aussi sollicité le réexamen de la situation de leurs collègues qui ont été exclus du processus de recrutement bien qu’ils aient été admis au processus.
« Nous demandons que des mesures soient prises afin qu’ils puissent rejoindre le corps guinéen le plus tôt possible »
Enfin, il a réitéré l’appel du collectif au dialogue avec les autorités, d’autant plus que leur démarche est plutôt une invitation à résoudre des problèmes systémiques affectant l’enseignement supérieur guinéen.
Alhassane Fofana