PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Dans un contexte mondial où de nombreux gouvernements cherchent à renforcer leurs finances publiques sans augmenter les impôts, une idée simple mérite d’être sérieusement considérée : supprimer un jour férié non essentiel pour créer une journée de travail en plus. Ce petit ajustement du calendrier pourrait générer des milliards de revenus supplémentaires pour un État, tout en stimulant l’activité économique.
Chaque jour férié est une journée où, dans la majorité des secteurs, la production s’arrête. Cela signifie une pause dans la création de richesse, dans les échanges commerciaux et dans le fonctionnement normal de l’économie. En réintroduisant une seule journée de travail là où il y avait habituellement repos, un pays peut augmenter mécaniquement son produit intérieur brut (PIB). En moyenne, chaque jour travaillé représente entre 0,3 % et 0,5 % du PIB annuel, selon la structure économique nationale.
Cela peut paraître peu. Mais pour un pays dont le PIB atteint plusieurs centaines ou milliers de milliards, 0,5 % peut représenter plusieurs milliards de valeur produite en plus. Ce surcroît d’activité entraîne aussi des recettes fiscales supplémentaires : plus de ventes signifie plus de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), plus de bénéfices d’entreprise signifie plus d’impôts sur les sociétés, et plus de salaires signifie plus de cotisations sociales.
Au-delà des chiffres, c’est un levier économique à faible coût politique, si le jour férié supprimé est bien choisi tout en évitant les fêtes religieuses ou les commémorations historiques sensibles. Certains pays ont déjà testé cette approche : la création d’un jour travaillé « de solidarité » ou « de compensation » a permis, dans certains cas, de financer la dépendance, la santé ou l’éducation sans créer de nouvelles taxes.
Naturellement, cette mesure ne convient pas à tous les secteurs : les services de santé, la sécurité ou l’hôtellerie travaillent déjà souvent pendant les jours fériés. Mais dans les secteurs publics, industriels ou administratifs, le gain potentiel est considérable.
Dans une économie mondialisée, où la compétitivité et la productivité sont des priorités, optimiser le calendrier du travail est une stratégie efficace et sous-exploitée. Supprimer un jour férié n’est pas une attaque contre le temps de repos, mais un investissement ponctuel dans l’activité économique nationale.
Il est temps pour les États de regarder cette option avec sérieux : une journée de travail en plus peut peser lourd dans la balance budgétaire, bien plus qu’on ne l’imagine.
Aboubacar SAKHO
Expert en Communication auprès du Haut-Commissariat de l’OMVS