Ecole primaire de Kawas (Kamsar) : « Nous travaillons dans des conditions très difficiles et manquons de tout »

il y a 2 heures 14
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À quelques jours de l’ouverture des classes, prévue le 6 octobre 2025, l’école élémentaire de Kawas, seule école publique de ce district relevant de la sous-préfecture de Kamsar, se trouve dans une situation critique. Fondée en 1962, cette école a formé plusieurs générations d’élites guinéennes, mais aujourd’hui, ses infrastructures vétustes et le manque criant d’équipements pédagogiques mettent en péril l’avenir des enfants. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, le jeudi 18 septembre 2025, Ousmane Hady Diallo, directeur de l’école élémentaire de Kawas, n’a pas caché son inquiétude face à l’avenir de ses élèves. Il en a profité pour lancer un appel aux autorités et aux bonnes volontés.

En plus des salles de classe délabrées, l’établissement manque de tables-bancs, de latrines et d’eau potable. Pourtant, l’État avait annoncé un projet de construction d’une école d’excellence de 48 salles de classe, lancé en grande pompe avec la pose de la première pierre le 8 juillet 2025. Mais depuis, rien n’a été réalisé sur le terrain.

Ousmane Hady Diallo, directeur de l’école élémentaire de Kawas

« Comme vous l’avez constaté, l’école est dans un état très dégradé. C’est une école créée en 1962, qui a formé beaucoup d’élites guinéennes. Depuis mon arrivée ici en 2023 comme directeur titulaire, j’ai trouvé un effectif de 160 élèves, dont 92 filles. Aujourd’hui, nous sommes passés à 245 élèves, dont 114 filles. Je vous avoue que nous travaillons dans des conditions très difficiles : nous manquons de tout. L’infrastructure est vétuste, il n’y a presque pas de tables-bancs ni de mobiliers. Mais nous tenons bon. Cette année, nous avons peur car l’effectif va continuer à augmenter. Nous avons un sérieux problème de tables-bancs et de salles de classe », a expliqué le directeur.

Poursuivant, monsieur Diallo est revenu sur les actions promises pour la réfection de l’école avant de lancer un appel. « La CBG et une ONG humanitaire avaient promis 4 nouvelles salles de classe ; les briques sont déjà confectionnées, même la fosse septique est prête. Mais malheureusement, à un moment donné, l’État est venu avec un grand projet pour construire une école d’excellence de 48 salles de classe. Depuis la pose de la première pierre, le 8 juillet 2025, nous n’avons rien vu sur le terrain. Ce que la CBG avait promis a été abandonné et de l’État, nous ne voyons rien. Pourtant, nous sommes à quelques semaines de l’ouverture des classes. Nous lançons un appel à la CBG pour qu’elle nous vienne en aide. Même ce matin, une mission est venue. Nous croyions que les travaux allaient démarrer. Malheureusement, on nous a demandé d’aller rencontrer le directeur général afin d’espérer avoir au moins 3 salles de classe », a fait savoir le directeur.

Par ailleurs, Ousmane Hady Diallo indique que l’école fonctionne avec seulement 5 salles, 3 en état moyen, et 2 autres totalement vétustes. Il lance un cri de détresse aux autorités et aux bonnes volontés pour sauver l’école primaire de Kawas. « Malgré nos maigres moyens, nous allons travailler. Avec le président de district et celui de l’APAE, nous avons réfléchi à beaucoup de choses. Nous nous sommes dit qu’il faudrait programmer les enfants autrement afin que l’école puisse continuer, mais cela aura des conséquences négatives. Ce sont des enfants de paysans, souvent aux champs. Ils sont très intelligents, mais si le minimum n’est pas assuré, ce sera l’abandon et l’échec. Avec le seul bâtiment disponible, nous allons voir comment faire. Pour le moment, nous utilisons 5 salles de classes : 3 qui tiennent encore et 2 très vétustes de l’autre côté. Mais vu l’effectif, les salles ne sont pas assez grandes et ne peuvent pas contenir tous les élèves. C’est pourquoi nous utilisons l’autre bâtiment, malgré son état, pour diminuer la charge. Néanmoins, nous nous battons. Cette année, nous avons obtenu de bons résultats à l’examen d’entrée en 7ème année. Par le passé, on parlait d’un, deux ou zéro admis. Mais cette année, nous avons eu plus de 64 % d’admis. La communauté est contente, et on m’a promis que l’année prochaine, j’aurai encore plus d’élèves. C’est pourquoi je crains beaucoup : si je n’ai pas les 6 salles de classe pour les 6 groupes pédagogiques, ça sera très difficile. Nous demandons à l’État de ne pas oublier ce qu’il a commencé ici. Il a posé la première pierre, nous croyions que les travaux allaient démarrer le lendemain. Nous lançons aussi un appel aux bonnes volontés. L’école n’a pas d’eau potable. Celle qui est disponible n’est pas consommable ; les enfants sont obligés d’aller dans le village pour boire, ce qui les rend souvent malades. Nous avons vraiment besoin d’eau et de tables-bancs », a-t-il laissé entendre.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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