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Depuis plus d’une semaine, les habitants de plusieurs quartiers de Conakry, notamment Sonfonia et Tombolia — où notre rédaction a effectué un constat — sont confrontés à un problème d’eau de robinet anormalement trouble, colorée et manifestement impropre à la consommation.
À Sonfonia, Sia Kourouma montre un seau rempli quelques instants plus tôt : « Nous ne savons pas ce qui se passe. Depuis près de deux semaines, c’est cette eau qui sort de nos robinets. Elle a complètement changé de couleur. Je dois la laisser reposer pendant des heures avant de pouvoir l’utiliser… et même là, je ne lui fais pas confiance », confie-t-elle, visiblement dépassée.
La même situation se retrouve à Tombolia. Oumou Keita partage ses inquiétudes : « Vous avez vu par vous-même : l’eau dans les bidons ressemble à de l’huile d’arachide. C’est vraiment déplorable. Mes enfants ont commencé à avoir des boutons et des démangeaisons après leur bain. Avec la saison des pluies, c’est encore plus risqué. On ne sait pas ce qu’on consomme. »
Face à l’absence d’eau potable, les habitants doivent improviser. Certains, comme Madame Barry, achètent de l’eau en sachets ou puisée dans des forages, ce qui alourdit considérablement le budget familial.
« C’est un coût en plus. Mais que faire ? Je ne peux pas utiliser cette eau pour boire ou cuisiner », déplore-t-elle.
La Société des Eaux de Guinée (SEG) n’a, pour l’instant, fourni aucune explication. À Conakry, où l’approvisionnement en eau est déjà instable, cette nouvelle dégradation aggrave un quotidien déjà difficile.
« En pleine saison des pluies, avec tous les déchets qui traînent, on craint des maladies. Et pourtant, personne ne nous dit ce qui se passe », s’indigne François Onivogui.
Pour de nombreux habitants, ce silence est vécu comme un mépris.
« On mérite au moins des excuses ou un communiqué officiel. Mais rien. On est laissés à nous-mêmes », ajoute-t-il.
Avec les risques accrus de choléra, typhoïde et autres maladies hydriques en période pluvieuse, les habitants lancent un cri d’alarme.
« C’est une urgence sanitaire. On utilise du “color” pour purifier, mais à forte dose, ça devient nocif pour la santé. Il faut que la SEG intervienne rapidement », martèle un autre citoyen.
À Sonfonia comme à Tombolia, l’attente se prolonge. Pendant ce temps, les robinets continuent de déverser leur eau boueuse, au rythme inquiétant des averses.
Christine Finda KAMANO
L’article Eau boueuse à Conakry : à Sonfonia et Tombolia, les habitants désemparés en pleine saison des pluies est apparu en premier sur Mediaguinee.com.