PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
L’année 2023 qui s’achève n’a pas été rose en matière des droits de l’Homme en République de Guinée, en cette période de transition.
Bien qu’un ministre de la République ait comparu devant un tribunal de première instance, le bilan de l’année 2023 a aussi été marqué par plusieurs violations de toute nature.
Alseny Sall, chargé de communication de l’Organisation guinéenne de Défense des droits de l’Homme (OGDH), faisant le bilan de cette année souligne qu’en dépit des efforts du pouvoir en place, d’autres dossiers liés aux crimes de sang n’ont pas été ouverts.
« L’année 2023 a été pour nous, une autre année contrastée en matière des droits de l’Homme, en dépit des efforts consentis par les autorités, se traduisant notamment par la volonté à conduire le procès des événements du 28 septembre. Nous pensons que ce procès, qui continue son cours normal, est un point positif qu’il faut mettre à l’actif des autorités de la transition. Nous continuerons à soutenir les efforts des autorités pour que ce procès puisse aller à son terme afin de permettre au peuple de Guinée de savoir ce qui a expliqué la barbarie que nous avons vécu le 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi mais aussi permettre aux victimes d’obtenir justice pour que plus jamais ça dans notre pays. Au-delà d’obtenir justice pour les victimes, notre combat est de faire en sorte que ce type de procès serve de leçon pour nos dirigeants d’hier, d’aujourd’hui et de demain afin de freiner le cycle violence d’Etat que nous continuons de vivre dans notre pays depuis l’indépendance. Pour nous, ce qui contraste avec la tenue de ce procès, c’est l’absence ou encore le retard de procès pour les autres crimes de sang commis tant sous le régime précédent, mais aussi sous le CNRD, car vous n’êtes pas à sans savoir qu’une dizaine des personnes au moins perdues la vie à l’occasion des manifestations politiques et sociales sous le CNRD sans que les enquêtes annoncées n’aboutissent à des réels procès comme celui du 28 septembre afin que les responsabilités soient situées, les auteurs sanctionnés et les victimes rétablis dans leurs droits. Nous pensons qu’aussi longtemps que nous continuerons à négliger cet aspect de sanctions contre les auteurs des violations des droits de l’homme cette situation va perdurer ce, en violation de nos obligations internationales en matière des droits de l’homme », a-t-il dit.
Évoquant les violations des droits de l’Homme en 2023, ce défenseur des droits de l’Homme a regretté les restrictions imposées aux médias et réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Dans ce sens, il dira que ces restrictions constituent un recul très grave des libertés d’expression.
« En outre, vous n’êtes pas sans savoir que depuis l’année dernière déjà, nous connaissons une restriction systématique du droit de manifestation alors qu’une marge importante des acteurs politiques et sociaux continuent à réclamer la mise en place d’un cadre dialogue inclusif pour discuter de la conduite de transition pour un retour rapide à un ordre constitutionnel normal conformément aux engagements du 05 septembre du Colonel Mamadi DOUMBOUYA. À cela, vient s’ajouter cette année, les restrictions des libertés d’information et de presse se traduisant notamment par le brouillage des ondes de certains médias privés et le blocage de l’accès aux réseaux sociaux qui sont devenus des vecteurs importants pour faciliter l’accès à l’information à l’ère du numérique. Pour nous, tout cela constitue des préoccupations graves en matière des droits de l’homme dans la mesure où toutes ses mesures qui contrastent avec nos obligations internationales en matière des droits de l’homme ont des impacts sur l’exercice des droits et libertés des citoyens. Comme je l’ai dit, on ne peut pas parler de liberté de presse aujourd’hui sans parler d’internet parce qu’aujourd’hui, l’internet constitue un outil puissant qui facilite la promotion du droit à l’information. Ce qui s’est passé cette année chez nous, cette restriction des réseaux sociaux et le brouillage des radios constituent pour nous, un recul très grave des libertés d’expressions. Nous n’avons cessé de dénoncer cela. Au-delà de la liberté à l’information, aujourd’hui, ce sont des emplois qui sont menacés. Il y a le caractère d’interdépendance des droits de l’homme qui fait qu’aujourd’hui, au-delà de la liberté d’information et la liberté de presse, le droit à l’emploi de beaucoup de jeunes Guinéens est menacé », a-t-il ajouté.
Alseny Sall a enfin déclaré qu’en « dépit des efforts, les défis sont encore énormes en matière des droits de l’homme ».
« Les résultats, en matière des droits de l’homme cette année, ont été en deçà des attentes des Guinéens si on se réfère à la déclaration du 5 septembre 2021 », a-t-il conclu.
Mosaiqueguinee.com