Drame de Nzérékoré : les avocats des victimes saisissent le procureur général de Kankan

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Plus de quatre mois après le drame meurtrier survenu au stade du 3 Avril de Nzérékoré, les familles des victimes, à travers leurs avocats, ont officiellement saisi le procureur général près la Cour d’appel de Kankan. Dans une lettre datée du 14 avril 2025, les conseils des plaignants exigent l’ouverture d’une information judiciaire immédiate, dénonçant l’inaction persistante des autorités judiciaires locales.

Le collectif d’avocats, dirigé notamment par Me Maurice H. Haba, Me Daniel Haba et Me Paul Leno, accuse formellement les autorités civiles, militaires et policières présentes le jour du drame, lors de la finale du tournoi de football doté du trophée “Général Mamadi Doumbouya”, d’avoir failli à leurs responsabilités.

“Ce drame a été causé dans un premier temps à la suite des jets de gaz lacrymogènes administrés par les forces de l’ordre”, écrivent-ils, précisant que la panique a provoqué “des morts, des blessés graves, des disparus et la destruction de biens”.

Les avocats vont plus loin, en mettant en cause le rôle des cortèges officiels dans l’aggravation du chaos : “Les véhicules de service des ministres, du gouverneur, du préfet et d’autres officiels ont traversé la foule massée sous le portail du stade, écrasant des personnes tentant de fuir.”

Selon le rapport d’enquête fourni en annexe, 145 victimes ont été recensées, dont 140 morts, 11 blessés et 5 disparus. Les corps de plusieurs victimes auraient été “reçus au camp militaire de Nzérékoré” mais “jamais restitués à leurs familles”, dénoncent les avocats.

Face au silence des autorités judiciaires de Nzérékoré, les avocats demandent formellement au procureur général de Kankan de reprendre la main : “L’inaction ou le silence en pareille circonstance porte atteinte au droit des victimes à un recours effectif garanti par l’article 8 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.”

Ils appellent à l’ouverture d’une instruction judiciaire “soit par l’ouverture d’une information judiciaire, soit par un réquisitoire introductif d’instance motivé”. “Le refus implicite ou manifeste d’ouvrir une information judiciaire dans une affaire de crimes de masse équivaut à un déni de justice”, soulignent-ils, rappelant les obligations de l’État en matière d’enquête impartiale sur des allégations de violations graves des droits humains.

Parmi les personnes mises en cause figurent des ministres, des hauts gradés de l’armée, de la gendarmerie et de la police, ainsi que les organisateurs du tournoi. Les faits reprochés sont lourds : meurtres, homicides involontaires, violences volontaires, mise en danger de la vie d’autrui, abstention délictueuse, trafic d’influence, entre autres.

Le collectif espère que la justice “saisira l’occasion de rétablir la vérité” et de faire respecter les droits des victimes. Une copie de la plainte initiale déposée le 6 mars 2025 à Nzérékoré, restée sans suite, a été jointe à la demande. “Ce sera justice”, concluent les avocats, déterminés à obtenir réparation pour les familles endeuillées.

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